L'ancien Premier ministre travailliste britannique Gordon Brown souhaite que les employeurs reçoivent une subvention de 100 livres sterling (un peu plus de 110 euros) par semaine sur six mois pour embaucher à plein temps des jeunes de moins de 25 ans afin que le chômage des jeunes ne dépasse pas les niveaux des années 1980. En 1986, les jeunes de moins de 25 ans représentaient 34% du total des sans-emploi au Royaume-Uni et la proportion des jeunes de 16 ans en emploi était passée de 72% en 1975 à moins de 20% en 1986. Environ 1,5 million de jeunes ont du mal à décrocher un emploi actuellement, selon Gordon Brown qui se fonde sur les recherches de Paul Gregg, professeur d'économie et de politique sociale à l'université de Bath. Quelque 700.000 jeunes étaient déjà à la recherche d'un emploi pendant l'été, d'après les recherches de ce professeur, et environ 500.000 jeunes diplômés ainsi que de nombreux jeunes qui ont été licenciés en raison de la crise sanitaire et économique sont venus grossir leurs rangs. Le programme Kickstart, lancé à la rentrée par l'actuel gouvernement pour dynamiser l'emploi des jeunes ne sera pas suffisant, a estimé Gordon Brown dans la presse. Doté d'un financement de 2 milliards de livres (2,2 milliards d'euros), le dispositif prévoit de placer 350.000 jeunes de moins de 25 ans (qui cherchent un emploi depuis au moins six mois et reçoivent des aides sociales) dans les entreprises qui leur donneront une première expérience sur 25 heures par semaine et se verront totalement remboursées, pendant six mois, de leur salaire (qui doit être au niveau du salaire horaire minimum), de même que de certaines contributions patronales. « Kickstart n'offrira pas une vraie expérience pour un travail de qualité, estime l'ancien Premier ministre et il ne vise que ceux qui sont au chômage depuis six mois et reçoivent l'aide sociale. Le chômage des jeunes a un effet de long terme dévastateur sur les emplois et les salaires, a expliqué Gordon Brown, en poste de 2007 à 2010, lors de la dernière crise financière et économique. Il ne faut pas que cette génération soit sacrifiée. » Son idée est donc, au-delà d'une subvention hebdomadaire pour les employeurs, d'offrir une vraie expérience professionnelle, des formations pour des emplois dans des secteurs porteurs – soins à la personne, technologie, logistique – et d'un appui aux jeunes dans leur recherche d'emploi.