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Lacoste annonce cesser le recours au travail forcé des Ouïghours

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 07.07.2020 | Lys Zohin

Lacoste vient d'annoncer « accepter de renoncer à toute activité avec des fournisseurs et des sous-traitants impliqués dans le travail forcé de la minorité ouïghour en Chine », dans le sillage d'une campagne internationale menée par le député européen Raphaël Glucksmann. L'annonce de la marque au crocodile suit celle d'Adidas, quelques jours plus tôt. Fournisseurs et sous-traitants qui s'appuient sur le travail forcé qu'infligent les autorités de Pékin aux membres de la minorité ouïghour avaient été mentionnés dans le rapport d'un institut de recherche australien, l'Australia Strategic Policy Institute, en mars dernier, et corroboré par d'autres recherches. Les donneurs d'ordre étaient également mentionnés. Parmi eux, des sociétés de divers secteurs, d'Apple à Mercedes-Benz, et surtout, de nombreuses marques de mode : Lacoste et Adidas, mais aussi Abercrombie & Fitch, Calvin Klein, Cerruti 1881, Fila, Gap, H&M, Nike, The North Face, Ralph Lauren, Puma, Tommy Hilfiger, Uniqlo, Victoria’s Secret, Zara... Au total, 83 sociétés qui bénéficient, directement ou indirectement, du travail forcé effectué dans les camps de Xinjiang, que les autorités chinoises considèrent comme des lieux de « travail volontaire » et dans lesquels un à deux millions d'Ouïghours seraient détenus, selon les estimations. Nombreuses sont les marques qui ont tenté de se défendre, assurant surveiller de près leur chaîne d'approvisionnement. Lacoste, de son côté, a affirmé qu'en plus de cesser de travailler avec des fournisseurs au Xinjiang, elle enquêtera sur l'ensemble de ses approvisionnements et rendra les résultats publics.

Si plusieurs marques, Nike en tête, ont soutenu depuis le début la campagne contre le racisme de Black Lives Matter, elles ont été, selon la presse, particulièrement discrètes jusqu'à présent sur leurs activités de production en Chine, soucieuses d'éviter les représailles de Pékin. Ainsi, en 2019, la chaîne de télévision officielle chinoise avait brutalement suspendu la retransmission des matches de basket de la ligue américaine, la NBA, après un tweet émanant du manager de l'équipe de Houston soutenant les mouvements de protestation à Hong Kong. Pékin avait également retiré de la vente en ligne tous les produits souvenirs de l'équipe, en représailles.

Auteur

  • Lys Zohin