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Adidas sous pression à propos de la mixité raciale

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 18.06.2020 | Lys Zohin

Les salariés souhaitent la mise en place d'une banque de données anonyme pour déclarer tout incident raciste.

Crédit photo ThamKC/AdobeStock

Près d’une centaine de salariés d’Adidas, en Allemagne, mais aussi aux États-Unis et en Australie, ont envoyé une lettre à leur direction pour demander une enquête sur la DRH monde, Karen Parkin. A-t-elle la bonne approche et la bonne attitude en ce qui concerne l’intégration raciale ? Telle est leur question, sur fond de protestations contre les violences policières envers les minorités un peu partout dans le monde. Et pour l’instant, la réponse que les salariés d’Adidas donnent est loin d’être positive. Karen Parkin, en poste depuis 2014, n’a-t-elle pas, l’an dernier, balayé d’un revers de main des allégations de discrimination raciale et de fortes disparités de traitement au sein de Reebok ? Déclarant que tout cela n’était que « du blabla », qui « ne concernait que les États-Unis de toute façon », elle a jugé inutile que des actions soient menées pour examiner la situation et encore moins la corriger… Outre une enquête, les salariés ont demandé qu’une banque de données anonyme soit mise en place pour déclarer tout incident raciste, et que des excuses soient présentées aux collaborateurs qui se seraient sentis en situation d’insécurité dans le groupe en raison de leur couleur de peau. Alors que des salariés manifestent depuis plusieurs semaines devant le siège américain d’Adidas, à Portland (Oregon), la société a fait amende honorable. En reconnaissant d’abord qu’elle aurait dû « faire plus » pour la sécurité des salariés noirs, et surtout en s’engageant à « confronter les forces culturelles et systémiques qui nourrissent le racisme » au sein de l’entreprise. Elle a également publié une série de tweets, déclarant que « le succès d’Adidas n’aurait jamais pu se faire sans les athlètes noirs, les artistes noirs, les salariés noirs et les consommateurs noirs », puis elle s’est engagée à appliquer une « tolérance zéro » en matière de discrimination, promettant que 30 % des nouvelles recrues, outre-Atlantique, seraient noires ou hispaniques. Enfin, elle a décidé d’abonder à 120 millions de dollars son fonds d’investissement dans des programmes de soutien à la communauté noire. Reste à savoir si tout cela suffira à rasséréner les salariés.

Auteur

  • Lys Zohin