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Le fait de la semaine

Formation : Point de salut hors du distanciel

Le fait de la semaine | publié le : 23.03.2020 | Benjamin d’Alguerre

Depuis le 14 mars, organismes et centres de formation ne sont plus autorisés à recevoir du public. Prié de se convertir massivement aux vertus de la formation à distance, le secteur tente de s’adapter à ce défi numérique dans les meilleurs délais… et souvent avec les moyens du bord.

Le secteur de la formation est en état d’alerte maximum. Le 12 mars, interdiction était faite aux CFA d’accueillir leurs alternants. Le 13, c’était au tour de l’Afpa de se voir refuser l’accueil de ses stagiaires. Le lendemain, le couperet final tombait : tous les organismes de formation étaient tenus de fermer leurs portes à leurs apprenants et de privilégier les solutions distancielles pour assurer la continuité de leurs cours. Le ministère du Travail a beau adoucir la situation en accordant plusieurs dérogations exceptionnelles censées faciliter la vie des professionnels de la formation (maintien des coûts-contrats pour les CFA, possibilité pour les apprentis ne pouvant regagner leur entreprise de bénéficier de l’activité partielle, décalage des sessions de formation, report des examens si nécessaire, rémunération des stagiaires de la formation garantie durant le confinement…), le coup est rude à encaisser pour le secteur. « L’idée que tout le monde pourra passer à la formation digitale demain est illusoire », soupire Michel Clézio, président du Synofdes, la fédération des organismes de formation du secteur de l’ESS. Conséquence du sous-équipement du secteur en matière d’offre digitale. Mais aussi de stratégies numériques longtemps négligées au profit du seul présentiel.

Solidarité et débrouille

L’heure est donc à la solidarité, mais aussi à la débrouille chez les « OF ». L’éditeur OpenClassRooms vient de proposer gratuitement, à tout organisme public ou privé, la mise à disposition de l’intégralité de son catalogue de formation (600 sessions) ainsi que de ses licences Spark donnant accès à des outils de suivi à distance des compétences acquises. La Fédération de la formation professionnelle (FFP), de son côté, offre aux prestataires de formation l’accès – gratuit ou à tarifs modérés – de toute une gamme de services en ligne : plateformes LMS, logiciels de vidéoconférences, solutions de notations ou d’émargement des apprenants online… Le ministère du Travail, pour sa part, encourage le maintien des prestations engagées tout en travaillant avec les régions sur la mise en ligne de ressources pédagogiques et de plateformes pour les diffuser.

Les financeurs maintiennent leurs efforts

Ailleurs, le système D prévaut : les organismes aux ressources limitées mettent en place une continuité de leurs prestations avec les moyens du bord, qu’il s’agisse de vidéoconférences via Skype ou même de contacts avec les stagiaires par téléphone. « Quels que soient les services ainsi proposés, il s’agira d’une offre dégradée amenée à tenir vaille que vaille le temps de la crise », résume Michel Clézio. « Notre mission prioritaire reste de ne pas perdre nos stagiaires, surtout les plus fragiles, mais surtout, il fallait sécuriser nos financements pour être assurés que nos organismes puissent poursuivre le travail », indique-t-il. Côté financeurs, le ministère du Travail affirme que les Opco feront leur devoir. Régions de France a également annoncé sa ferme intention de garantir les commandes régionales. Pôle emploi, l’Agefiph ou l’OFII ont aussi répondu également présents pour prévenir la casse dans l’appareil de formation. Mais pour combien de temps ?

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre