Ce n’est pas la première fois que les syndicats se plaignent des conditions de travail imposées par Hydro-Sino Corporation, une société chinoise qui réalise des travaux sur un énorme chantier de construction de centrale électrique au Zimbabwe. Mais il y a peu, l’entreprise s’est de nouveau distinguée en forçant environ 400 ouvriers à travailler dans des conditions sanitaires précaires – dortoirs surpeuplés, toilettes trop peu nombreuses et cantines minuscules –, malgré les précautions demandées et en dépit du confinement décrété par les autorités. Puis, elle a mené ce que les syndicats appellent « une chasse aux sorcières », en demandant aux managers de repérer ceux, parmi les ouvriers, qui se plaignaient. Ces derniers, apparemment la moitié de l’effectif, ont été licenciés sur-le-champ. Selon les syndicats, les ouvriers encore en poste doivent travailler beaucoup plus, de 7 h à 21 h, sans être payés en heures supplémentaires. Sommé de réagir, l’État zimbabwéen n’a pour l’instant rien fait. Les syndicats ont l’intention de porter l’affaire devant la justice, pour obtenir le respect des droits des travailleurs et demander des compensations pour leur exposition potentielle au Covid-19.