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Un décret de l'administration Trump pourrait faire reculer la diversité au travail

L’actualité internationale | publié le : 26.10.2020 | Lys Zohin

Un décret de l'administration Trump pourrait faire reculer la diversité au travail

Un décret de l'administration Trump pourrait faire reculer la diversité au travail

Crédit photo freshidea - stock.adobe.com

Le Département d'État américain vient d'annoncer qu'il cessait, jusqu'à nouvel ordre, toute formation de ses salariés liée à la diversité et à l'inclusion. En cela, l'équivalent du Quai d'Orsay se met en conformité avec un décret signé il y a quelques semaines par Donald Trump, interdisant aux agences fédérales d'enseigner ce que l'actuelle administration considère comme des « notions qui divisent et laissent entendre que les États-Unis sont fondamentalement racistes ou sexistes ». Le décret a été récemment étendu à toutes les entreprises qui travaillent pour l'administration fédérale... Pourtant, parmi les 76.000 salariés du Département d'État, qui sont le visage de l'Amérique dans le monde, les minorités ethniques et raciales sont encore largement sous-représentées, comme le notait un rapport indépendant publié en début d'année. Ainsi, entre 2002 et 2018, la proportion d'Hispaniques est passée de 5 à 7%, celle d'Afro-Américains a même reculé, de 17 à 15%...
L'effet du décret se fait déjà sentir dans le monde des affaires en général, puisque le ministère du Travail américain s'est empressé d'envoyer une lettre à plusieurs entreprises, dont Microsoft, remettant en cause leur politique de diversité, qui pourrait être à ses yeux « discriminatoire » – si elle privilégie les noirs. Microsoft a fermement rejeté cette interprétation, mais le ministère du Travail lui demande d'étayer ses dires. Microsoft avait annoncé, en juin dernier, l'engagement de la société de doubler le nombre de noirs à des postes de direction à horizon 2025. De même, le géant de la tech a déclaré vouloir travailler davantage avec des banques et des entreprises détenues par des minorités. Selon le dernier rapport de Microsoft sur la diversité, rendu public l'an dernier, seuls 4,4% des effectifs dans l'entreprise ou dans ses filiales (comme LinkedIn) étaient Afro-Américains, et parmi les cadres supérieurs, le pourcentage tombait à moins de 3%. Ce décret entre en collision avec nombre de réglementations au niveau des États, qui demandent que les administrations locales œuvrent pour la diversité, l'inclusion et l'équité, au travers, notamment, de formations ah hoc. Mais, à quelques jours du scrutin présidentiel, cette initiative est une façon pour Donald Trump d'envoyer un signal à sa base électorale – composée majoritairement d'hommes blancs.

Auteur

  • Lys Zohin