Dépendante de la main-d'œuvre étrangère, qualifiée ou non, l'économie singapourienne fait marche arrière aujourd'hui, crise économique oblige. Le taux de chômage n'a même pas franchi la barre des 3% au deuxième trimestre (2,9%) même s'il s'agit de son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Conséquence, en plus d'un dispositif de chômage partiel, qui court jusqu'en mars 2021, le Gouvernement vient d'annoncer un nouveau plan de soutien aux entreprises qui embaucheraient des citoyens de la cité-État.

Ainsi, le programme prévoit de payer 25% des premiers 5000 dollars singapouriens (environ 3000 euros) du salaire mensuel pour tout recrutement de locaux de moins de 40 ans pendant un an, et 50% pour les plus de 40 ans. Pour bénéficier de ces subventions, les entreprises basées à Singapour devront prouver qu'elles accroissent leurs effectifs avec des salariés locaux entre septembre 2020 et février 2021, en comparaison du nombre de salariés en poste en août de cette année. Elles devront également s'engager à offrir une rémunération d'au moins 900 euros bruts mensuels pour les postes les moins qualifiés. Sur ce dernier point, les autorités avaient déjà annoncé le mois dernier une augmentation (à 1500 euros) du niveau minimum de salaire nécessaire à l'obtention d'un permis de travail pour des candidats étrangers peu qualifiés. Une façon de rendre plus difficile l'embauche de ces personnels, venant des pays voisins, et tenter de favoriser ainsi l'emploi local des moins bien lotis. Enfin, le ministère du Travail entend dynamiser l'emploi des Singapouriens qualifiés en les formant aux techniques de management et à la finance. Ces derniers postes, en effet, ont été jusqu'ici souvent pris par des expatriés, qui ont longtemps considéré la cité-État comme leur terrain de jeu.