Michelle Bachelet, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, s’inquiète des mesures prises par l’Inde pour lutter contre l’expansion de l’épidémie de coronavirus, qui risquent de discriminer les pauvres et d’exacerber les inégalités sociales. En Inde, le confinement a été prolongé jusqu’au 3 mai et le pays a connu son plus grand déplacement de population depuis la partition, en 1947. Sans ressources du fait de l’arrêt de leur emploi, déjà précaire, sans nourriture et sans moyens de transport – trains et bus ayant cessé de fonctionner –, au moins 120 millions de travailleurs, selon les estimations des économistes, ont dû rejoindre du jour au lendemain leur village d’origine, souvent à pied, sur des centaines de kilomètres, et soumis qui plus est à la violence policière pour violation de la quarantaine. D’autres travailleurs pauvres sont confinés dans des bidonvilles surpeuplés, sans accès à l’eau potable ni aux soins de santé. Rien à voir avec la situation de la classe moyenne, qui bénéficie de bien meilleures conditions de vie dans les métropoles…