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L'industrie britannique plaide pour une taskforce sur la formation et l'apprentissage

L’actualité internationale | publié le : 01.09.2020 | Lys Zohin

Sans aide de l'État, le secteur manufacturier, confronté à la pire crise économique depuis les années 1980, ne pourra pas, en perdant tant d'emplois et de compétences, se relever avant longtemps. C'est en substance ce que les acteurs du secteur – fédérations, entreprises, syndicats, organismes de formation – ont déclaré dans une lettre envoyée le 1er septembre à Gavin Williamson, secrétaire d'État à l'Éducation. Les signataires militent pour la mise en place d'urgence d'une taskforce nationale, centrée sur la formation et l'apprentissage, incluant les syndicats et les autres parties prenantes, dans le but de sauvegarder et d'accroître les compétences nécessaires à la transformation des entreprises et à la reprise économique. Cette taskforce serait chargée d'identifier les besoins en compétences par secteur et de développer un programme de formation ad hoc, en particulier dans le digital et le green, en vue d'une reprise durable, d'autant que les entreprises cherchent désormais à travailler différemment, à rapatrier plus près de chez elles leurs sources d’approvisionnement et à conquérir de nouveaux marchés. Cette structure travaillerait en parallèle du programme national britannique déjà acté sur la formation. En outre, la lettre appelle à une plus grande flexibilité dans l'usage que font les entreprises des contributions qu'elles paient à cet effet, et notamment une extension, de la part du Gouvernement, de leur durée, qui passerait de 24 à 36 mois, afin de laisser les jeunes dont l'apprentissage a été suspendu pendant la crise terminer leur formation. Enfin, le Gouvernement doit également permettre aux entreprises industrielles de dépenser plus en matière d'apprentissage, ce qui refléterait le coût réel de formation d'un jeune, plaide la lettre. Par ailleurs, l'usage des contributions patronales devrait également être adapté pour permettre de financer des programmes de formation et de « reskilling » à court terme en direction des salariés dont les postes sont menacés.

Les industriels sont en effet pris au piège. Selon les statistiques qui figurent dans la lettre envoyée au secrétaire d'État à l'Éducation, un tiers d'entre eux ont annulé leur programme interne d'apprentissage ou l'ont suspendu en raison de la crise économique. En mai 2020, le nombre de contrats d'apprentissage pour les 16-18 ans a reculé de 79 % par rapport au même mois de l'an dernier. « Comme les autres, les apprentis risquent d'être sacrifiés, a déclaré Frances O'Grady, la secrétaire générale de la TUC, la fédération des syndicats britanniques. Or ils représentent l'avenir, et sans eux, le pays ne pourra pas tirer avantage de la reprise lorsqu'elle adviendra. »
 

Auteur

  • Lys Zohin