Paralysée en raison de la crise du coronavirus, avec une majeure partie de ses salariés au chômage, la compagnie aérienne portugaise, la TAP, est en mauvaise posture. Au point que la Commission des travailleurs, qui représente plus de 10 000 salariés, demande au Gouvernement, dans une lettre adressée au Premier ministre António Costa, d’assumer le contrôle de l’entreprise « pour prévenir une dégradation irréversible due à la gestion privée de la société ». En plus d’exiger le maintien de l’emploi, le document de la Commission des travailleurs critique l’attitude des gestionnaires privés, « qui ont mis en péril l’avenir de la société en prenant des décisions incompréhensibles, comme celle d’une expansion à un rythme incompatible avec la structure de son capital ». « Et voici qu’aujourd’hui, les mêmes actionnaires se tournent vers l’État pour qu’il gère les conséquences de leurs décisions ! » s’insurgent les représentants des salariés, qui accusent, entre autres, les actionnaires d’avoir bénéficié financièrement de contrats noués avec des sociétés liées à certains d’entre eux, notamment pour du trafic aérien déficitaire… Il y a quelques jours, le Premier ministre portugais avait refusé de mettre à l’ordre du jour une révision du plan stratégique de la TAP, indiquant que le Gouvernement s’en tiendrait au cadre européen en matière d’aide à l’aviation civile.