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Les cas de « télé-harcèlement » se multiplient au Japon

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 26.06.2020 | Lys Zohin

Certaines conversations en « one to one » semblent favoriser les questions indiscrètes, les plaisanteries douteuses et les avances sexuelles.

Crédit photo maru54/AdobeStock

Tandis que, comme ailleurs, le télétravail est devenu la norme au Japon, les cas de « télé-harcèlement » se multiplient dans ce pays. Au point que plusieurs compagnies d’assurances offrent ou ont annoncé leur intention d’offrir prochainement des produits de couverture aux entreprises pour gérer les frais éventuels dus à des poursuites, au même titre que les contrats pour harcèlement sexuel et harcèlement de pouvoir (ce dernier phénomène étant particulièrement répandu au Japon). Les cas de télé-harcèlement, qui ont été rapportés dans la presse, portent sur des questions et des commentaires intrusifs de la part de managers en direction des collaborateurs, ayant trait à l’état de leur appartement, au fait que leurs enfants, privés d’école, sont bruyants, à l’activité de l’époux ou de l’épouse, et même à l’absence de maquillage d’une femme… Non seulement les managers sont peu habitués à la relation par vidéoconférence, mais en plus, certaines conversations en « one to one » semblent favoriser les questions indiscrètes, les plaisanteries douteuses et les avances sexuelles… De même, certains managers qui n’avaient pas raccroché à temps ont été pris en flagrant délit de commentaires inappropriés sur leurs subordonnés à la suite d’une vidéoconférence.

Masanobu Yamamoto, chercheur au cabinet Tokio Marine & Nichido Risk Consulting, a déclaré dans la presse avoir été approché depuis quelques semaines par un nombre croissant de salariés se disant victimes de télé-harcèlement. « Les gens sont chez eux. Même les managers sont plus relaxs, et en conséquence, plus enclins à déborder sur la sphère privée. Dans une communication en “one to one”, il n’y a personne d’autre pour surveiller le comportement et le télé-harcèlement peut vite arriver. » Pour ce spécialiste, ce phénomène peut prendre différentes formes, qui vont de l’exclusion d’un collaborateur dans une vidéoconférence à l’incitation à participer à des apéros en ligne, en passant par tous les commentaires indiscrets, insultants ou à caractère sexuel.

Auteur

  • Lys Zohin