Les progrès, modestes, selon le Bureau international du travail (BIT), en matière d’égalité des genres dans le monde du travail risquent d’être remis en cause par la crise économique induite par celle du coronavirus. De fait, le marché du travail a été plus affecté que ne l’avait prévu l’institution basée à Genève. Le BIT indique que l’équivalent de 400 millions d’emplois à temps plein ont été perdus, alors que son estimation précédente n’était « que » de 305 millions. Mais, en plus, les femmes sont particulièrement ciblées par les licenciements, selon les données récoltées. Compte tenu du fait qu’elles sont surreprésentées dans des secteurs durement touchés – hôtellerie, restauration, vente, production manufacturière… –, elles subissent de plein fouet l’arrêt de l’économie. À l’échelle mondiale, près de 40 % de l’ensemble des femmes en emploi travaillent dans ces secteurs à risques, contre 36,6 % des hommes, selon le BIT. En outre, la distribution du travail à la maison, en raison du confinement, a largement désavantagé les femmes, en les empêchant de mener à bien leurs tâches professionnelles, précise l’institution. Guy Ryder, le directeur général du BIT, s’inquiète : « Si tous les pays ne sont pas au même niveau de pandémie et que nombre d’initiatives ont été prises pour sauvegarder l’emploi, nous devons redoubler de vigilance si nous voulons que les économies sortent de la crise dans un meilleur état qu’elles n’y sont entrées. » Et pour le BIT, cela implique une meilleure inclusion des femmes dans le marché du travail, à des conditions d’égalité vis-à-vis des hommes, aussi bien en matière de type d’emploi que de salaire.