logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La Russie s'attaque aux abus des plateformes

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 09.06.2020 | Lys Zohin

Les travailleurs de Delivery Club dénoncent la recrudescence de pénalités financières reçues.

Crédit photo sharafmaksumov/Adobe Stock

Le bureau du procureur de Moscou a lancé une enquête sur les pratiques des plateformes de livraison, à la suite de plaintes déposées par des personnes qui travaillent pour l’une d’elles, Delivery Club. Ces travailleurs soulignent la détérioration des conditions d’exercice de leur mission, de même que la recrudescence de pénalités financières qui leur sont appliquées. En effet, depuis quelque temps, la plateforme demande aux employés de faire des livraisons sur de longues distances (jusqu’à 10 kilomètres) alors que la plupart sont à bicyclette. Et s’ils refusent, ils reçoivent des amendes, qui les privent parfois de la totalité de leur revenu ou les mettent même en situation de devoir de l’argent à la plateforme à la fin de la journée… Sans oublier des licenciements abusifs et des sommes non versées.

Les travailleurs ont commencé par partager leur colère sur les réseaux sociaux, ces dernières semaines, d’autant que, sur fond de confinement en raison du coronavirus, la ville de Moscou a connu une augmentation très forte de la demande de livraison de nourriture. Puis ils ont envisagé de tous prendre le même jour de congé. Une grève, en quelque sorte. Si Delivery Club assure que les problèmes de versement de salaires sont résolus, que les longues distances n’étaient qu’un test pour savoir si la plateforme pouvait étendre ses activités et que les employés qui avaient reçu des amendes ont été indemnisés, cela n’a pas suffi à convaincre le procureur… L’an dernier, la même plateforme, l’une des plus grandes de Russie, s’était attiré des commentaires peu amènes sur les réseaux sociaux après le lancement d’une campagne mettant en avant ses employés sur de grands placards publicitaires dans les rues de Moscou. Mais pas n’importe lesquels : un professeur, un artiste, un journaliste… Avec un slogan : « Votre repas livré par un prof de littérature », par exemple. « Humiliant », avaient jugé les internautes, face à des gens obligés de faire des livraisons pour boucler leurs fins de mois.

Auteur

  • Lys Zohin