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Des salariés syndiqués licenciés par des fournisseurs de Zara et de Primark au Myanmar

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 24.06.2020 | Lys Zohin

Les salariés travaillaient généralement dix heures par jour, six jours par semaine, pour environ 3 dollars par jour.

Crédit photo afishman64/AdobeStock

Des centaines de salariés de deux usines textiles au Myanmar, qui produisent des vêtements pour les marques Zara et Primark, ont été licenciés quelques jours après avoir formé un syndicat. La direction a justifié cette décision par la crise liée à la pandémie et aux difficultés rencontrées pour transporter la marchandise vers l’Europe. Les salariés licenciés font néanmoins valoir qu’ils ont été immédiatement remplacés par d’autres travailleurs. Comme leurs collègues, ils travaillaient généralement dix heures par jour, six jours par semaine, pour environ 3 dollars par jour s’ils ne faisaient pas d’heures supplémentaires, et faisaient état de mauvais traitements de la part de la hiérarchie et de conditions d’hygiène déplorables, sans toilettes adéquates ni espace de repas digne de ce nom.

Ils ont envoyé une lettre au fondateur de Zara, Amancio Ortega, pour l’alerter. « Quand la pandémie a frappé, nombre de salariés ont continué à travailler pour fabriquer les vêtements que vous vendez, alors même que la direction des usines n’avait pas mis en place les mesures de sécurité nécessaires pour nous protéger. Et voici que le management se sert de la crise pour couper les ailes à notre syndicat et licencier en masse les salariés syndiqués », ont-ils écrit. Un porte-parole d’Index, la maison mère, a réagi en soulignant que Zara n’était qu’un client parmi d’autres dans ces usines et que la société s’efforçait de maintenir un dialogue constructif entre la direction et le syndicat pour résoudre ces problèmes. Primark, de son côté, a répondu à la presse dans un courriel, déclarant que le code de conduite de la société soutenait pour tous les salariés le droit de se syndiquer… Pour rassurer la Clean Clothes Campaign, une fédération de syndicats et d’ONG qui défend les salariés du secteur textile, en particulier dans les pays en développement, les deux marques de vêtements occidentales ont assuré avoir lancé une enquête pour faire toute la lumière sur ces licenciements, de même que sur les conditions de travail pendant la pandémie. 

 

Auteur

  • Lys Zohin