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Boohoo soupçonnée d'esclavage dans une usine britannique

ISRH | L’actualité internationale | publié le : 09.07.2020 | Lys Zohin

Boohoo, qui produit des vêtements vendus en ligne, notamment sur le site d'Amazon, sous les marques PrettyLittleThing, Nasty Gal et Karen Millen, vient de lancer une enquête indépendante après un reportage paru dans la presse britannique faisant état de conditions proches de l'esclavage dans son usine (en sous-traitance) de Leicester, au Royaume-Uni. Selon le Sunday Times, les ouvriers ne recevraient pas même l'équivalent de 4 euros de l'heure, alors que le salaire horaire minimum outre-Manche est à près de 10 euros. Le journal ajoute que l'usine de Leicester – ville qui a connu récemment un pic de contamination au coronavirus – a continué de fonctionner pendant le confinement, sans mesures de protection mises en place pour les salariés. L'article a attiré l'attention de l'agence britannique spécialisée dans ce genre d'affaires, qui a visité les lieux pour évaluer s'il s'agit « d'esclavage moderne et de trafic d'êtres humains », tombant sous le coup du Modern Slavery Act. Les entreprises peuvent, si le cas est avéré, être condamnées à payer des amendes dont le montant n'est pas plafonné. La secrétaire d'État à l'Intérieur, Priti Patel, a déclaré que « des criminels qui forcent de pauvres gens à travailler dans des conditions d'esclavage et les condamnent à une vie d'exploitation ne seraient pas tolérés » dans le pays. Au-delà d'une première sanction, boursière, pour Boohoo (le titre a perdu quasiment la moitié de sa valeur ces derniers jours), une seconde est aussi tombée : Amazon a annoncé suspendre la vente des marques Boohoo sur son site. Zalando vient de faire de même, ainsi qu'Asos. Pour tenter d'endiguer ce flot de mauvaises nouvelles, Boohoo a annoncé son intention d'annuler tout contrat avec des fournisseurs qui ne respecteraient pas le droit du travail, et l'avoir déjà fait dans deux cas. La société investira en outre quelque 10 millions d'euros pour auditer l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement. Boohoo fait fabriquer environ 40% de ses produits sur le sol britannique. L'an dernier, déjà, le Financial Times avait publié un reportage sur l'industrie textile à Leicester, montrant qu'elle était « séparée du reste du pays en ce qui concerne le droit du travail ». Le reportage citait ainsi un directeur d'usine qui parlait d'un État dans l'État, où un salaire en dessous de 5 euros de l'heure était considéré comme « top »...

Auteur

  • Lys Zohin