Selon un récent rapport de la London School of Economics (LSE), un million d'indépendants pourraient abandonner ce statut à l'avenir pour revenir au salariat. De quoi inverser une tendance qui n'a cessé de croître ces vingt dernières années – au point que le Royaume-Uni compte actuellement environ cinq millions de travailleurs à leur compte. En réduisant sérieusement leurs revenus, la pandémie de coronavirus a changé la donne. L'étude du centre pour la performance économique de la LSE (qui a porté sur un échantillon de 1.500 indépendants) montre qu'en août dernier, 58% d'entre eux ont vu leur activité professionnelle se contracter. Pour 32% des indépendants interrogés, elle a consisté en moins de 10 heures de travail par semaine ce mois-là. Conséquence, un cinquième des professionnels interrogés affirment avoir l'intention d'abandonner ce statut, un pourcentage qui monte à 58% pour les moins de 25 ans. En fait, parmi les indépendants, seuls les travailleurs de la gig économie – livreurs et autres chauffeurs – ont, cet été, pour 28% d'entre eux en tout cas, connu un accroissement de leurs activités. Toutefois, ces répondants déclaraient également qu'ils jugeaient, à 78%, qu'ils mettaient leur santé en danger en travaillant... Conscient de la situation des indépendants (tous secteurs confondus), le gouvernement britannique a mis en place un dispositif de soutien, qui offre un remplacement de 80% de leurs revenus sous certaines conditions. Cependant, selon une récente étude, le dispositif a été mal ciblé et nombre d'indépendants n'ont pas pu prétendre à une aide de l'État. Quelque peu révisé, le dispositif a récemment été étendu jusqu'à avril 2021.