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Amazon retire une offre d'emploi d'analystes anti-syndicats

L’actualité internationale | publié le : 03.09.2020 | Lys Zohin

Une petite annonce chez Amazon a fait grand bruit. Mise en ligne le 22 juillet, puis, de nouveau, le 1er septembre, elle révélait la volonté du géant de s'adjoindre les compétences d'analystes, spécialisés en renseignements, sur des sujets de nature à pénaliser ses activités, comme, selon la formulation de l'offre d'emploi, les syndicats et les organisations militantes ainsi que les leaders d'opinions et les parlementaires « hostiles »... Les nouvelles recrues auraient eu à faire des rapports, puis à les transmettre à la direction, pour que cette dernière prenne les initiatives qu'elle aurait jugées adéquates afin de déjouer le danger... Ces analystes auraient dû, entre autres, espionner les salariés qui voulaient former un syndicat. Vite repérée par les médias, l'annonce a été prestement retirée, Amazon faisant savoir qu'elle avait été mal formulée et ne correspondait pas au rôle que l'entreprise attendait de ces nouveaux analystes...

Si le recrutement de personnel pour espionner les salariés est illégal aux États-Unis, la pratique serait cependant courante. Amazon, en tout cas, n'en est pas à sa première tentative pour éviter que ses salariés se syndiquent. Depuis son lancement en 1994, la société gère d'une main de fer ses salariés. Au point que l'un de ses top managers, Tim Bray, chargé de l’ingénierie des services Web, a démissionné en mai dernier, choqué par le licenciement de salariés protestant contre le manque de mesures sanitaires contre le coronavirus. De même, en 2019, Amazon a abandonné son projet de construire un campus dans le Queens, à New York. Pourquoi ? Parce que les résidents du quartier demandaient, en contrepartie d'avantages fiscaux auxquels aurait eu droit la société pour s'installer, que les salariés new-yorkais puissent se syndiquer.

Auteur

  • Lys Zohin