Le comité de gouvernance des entreprises, instance mise en place par le Medef en mai 2019, n’a pas chômé depuis son installation. Ce groupe de 21 personnes chargées d’évangéliser les chefs d’entreprises de toutes tailles au développement des bonnes pratiques de gouvernance a, ces derniers mois, planché sur une quantité de sujets relatifs à cette ambition : « Nous avons été amenés à nous pencher aussi bien sur le cas des fonds activistes à la demande de la commission Woerth que sur les manières de rendre les entreprises pro-actives en termes de parité », indique Delphine Gieux, vice-présidente du comité et secrétaire du conseil de Schneider Electric. Ces derniers travaux auront notamment alimenté le chapitre consacré à la mixité hommes-femmes au sein des instances dirigeantes inscrites au sein de la nouvelle édition du code Afep-Medef de janvier 2020.

Le comité, qui s’appuie sur trois groupes de travail (les « basiques de la gouvernance », dont les travaux sont en priorité adressés aux PME, « la raison d’être » et « les stratégies de long terme »), est actuellement en train d’étudier de nouvelles problématiques orientées sur les petites structures (« la bonne gouvernance pour les PME » et « la raison d’être pour les PME »).

Leurs conclusions doivent faire l’objet d’une publication en juin.

« La gouvernance n’est pas qu’un sujet pour le conseil d’administration ou le PDG. Elle concerne toutes les parties prenantes. Il faut sortir de cette vision où l’entreprise ne serait que du capital et du travail. C’est aussi un écosystème : des clients, des fournisseurs, des sous-traitants et… une réputation ! », avance Philippe Louis-Dreyfus, président du conseil de surveillance de Louis-Dreyfus Armateurs et vice-président du comité. L’affaire est sérieuse : « La marque employeur compte de plus en plus, tant aux yeux des clients de l’entreprise… que des talents susceptibles d’y être recrutés ! », assure Patrick Bertrand, président du comité et CEO d’Holnest. Comprendre : qui dit bonne gouvernance dit bonnes affaires et entreprise pérenne. « En outre, les actionnaires et les fonds d’investissement eux aussi se montrent davantage soucieux de valeurs comme le respect de la parité, des collaborateurs, de l’environnement ou du climat », ajoute Patrick Bertrand.

La bonne gouvernance, nouvel Eldorado des entreprises ? En tout cas, Geoffroy Roux de Bézieux prend ce sujet particulièrement au sérieux : ainsi, un nouveau processus de représentation des salariés dans l’entreprise devrait être présenté lors de la prochaine université d’été (la REF) du Medef.