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Branche : Covid-19 : la formation à la fois touchée et sollicitée

L’actualité | publié le : 16.03.2020 | Benjamin d’Alguerre

La crise du coronavirus affecte aussi les organismes de formation qui sont par ailleurs sollicités pour prendre en main les salariés contraints à l’activité partielle.

Mobilisation générale dans le monde de la formation où les effets de la crise du coronavirus commencent à se faire sentir. Sessions annulées, centres fermés… dans le Haut-Rhin, cluster de l’une des sources de diffusion de la maladie, ce sont tous les CFA du département qui ont été fermés par décision régionale. Si pour l’heure, ce secteur n’est pas aussi touché que d’autres qui connaissent une véritable hécatombe (hôtellerie, évènementiel, tourisme, transports…), les professionnels de la formation craignent l’effet domino. Le 9 mars, la FFP faisait partie des représentants des 40 filières professionnelles invitées à Bercy pour exposer leurs cahiers de doléances à Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud et Agnès Panier-Runacher. « Le contexte économique de nos entreprises, déjà très tendu à cause de la réforme de la formation de 2018 et des récents mouvements sociaux, pourrait devenir intenable à cause du coronavirus. Il existe un véritable enjeu de trésorerie pour nos PME et TPE », explique Olivier Poncelet, délégué général de la Fédération. Son président, Pierre Courbebaisse a ainsi lancé un appel à Bpifrance pour soutenir financièrement les petites entreprises du secteur et éviter un maximum de casse.

FNE et Opco mis à contribution

Paradoxal. Car alors que le secteur est en danger, il lui est dans le même temps demandé par les pouvoirs publics d’être hypermobilisé pour mettre en œuvre les formations nécessaires en direction de tous les salariés contraints à l’activité partielle pour cause d’incapacité de leur employeur à maintenir une activité économique en situation d’épidémie. Selon Muriel Pénicaud, au 12 mars, quelque 3 600 entreprises et 60 000 salariés étaient concernés. Et le montant des fonds à décaisser par l’État et l’Unédic pour financer la formation des salariés en chômage partiel s’élève aux derniers recensements à 180 millions d’euros. Une facture d’autant plus élevée que l’exécutif a décidé d’augmenter la prise en charge de cette indemnité de 7,74 euros de l’heure à 8,03 euros. Côté formation, Muriel Pénicaud a annoncé des efforts financiers « exceptionnels » le temps de la crise. « Nous solliciterons le fonds FNE-Formation et les Opco à la mesure de la gravité de l’évènement », affirme la ministre du Travail. Cette intention pourrait-elle se traduire par une autorisation ponctuelle donnée aux Opco ou à France Compétences d’emprunter auprès des banques ou de redistribuer leurs enveloppes budgétaires d’ici au retour à une situation plus sereine ? « C’est en discussion », indique l’entourage de Muriel Pénicaud.

En attendant, la FFP sort la grosse artillerie pour éviter la faillite aux entreprises de son périmètre déjà fragilisées : outre le soutien financier demandé aux pouvoirs publics, elle sollicite une plus grande présence auprès des instances publiques susceptibles de fermer des centres ou organismes de formation afin de pouvoir, à leurs côtés, imaginer les solutions les moins douloureuses pour ces derniers. Elle envisage également la mise en place d’un plan d’action digital visant à permettre à un maximum d’organismes de maintenir une présence en ligne pour assurer leurs cours. Soit par la mise en ligne de plateformes temporaires, soit par la création de synergies entre prestataires déjà présents sur le web et d’autres moins actifs sur le plan numérique.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre