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Sur le terrain

Gestion des âges : Le groupe Onepoint chouchoute ses seniors

Sur le terrain | publié le : 09.03.2020 | Lys Zohin

Spécialisée dans la transformation numérique des entreprises, la société Onepoint considère ses collaborateurs de plus de 50 ans comme un atout. Quitte à les reconvertir si nécessaire ou à les inciter à devenir formateurs auprès de collaborateurs moins expérimentés.

Passé un certain âge, les collaborateurs des sociétés de conseil ont tendance à préférer le confort et la stabilité, en décrochant un poste fixe chez un client. « Les consultants ne vieillissent pas dans les cabinets de conseil », confirme Erwan Le Bronec, partner au sein du groupe Onepoint (2 300 salariés présents dans huit pays) et dirigeant de la filiale du sud-ouest de la France. Cette société de conseil en transformation numérique, créée en 2002, a adopté, a contrario, une attitude proactive en faveur des seniors, dans le cadre de sa politique diversité. Considérant ses seniors avant tout comme des atouts pour son business, elle traite les collaborateurs situés dans la tranche d’âge des 45-50 ans et plus comme les autres. Par exemple, ils sont régulièrement formés, afin de monter en compétences. « À chaque début d’année, nous demandons à tous nos collaborateurs de faire une liste des domaines dans lesquels ils souhaitent se former, poursuit-il. Puis nous établissons un top 10 des formations et nous les incitons à suivre les cursus. » Et si certains collaborateurs seniors se disent qu’il est « trop tard » pour assimiler de nouvelles connaissances ou apprendre des techniques récentes, « nous allons à leur rencontre, nous les orientons et nous les accompagnons dans l’apprentissage de nouveaux métiers comme l’analyse de données », dit-il. D’autant que les seniors ont un avantage certain. « Grâce à leur maîtrise des problématiques clients, ils sont capables d’apporter du recul, indique ainsi Erwan Le Bronec. Or ce que nous proposons à nos clients, ce sont précisément des professionnels expérimentés. »

Changement de métier

Parfois, cette attention prêtée aux seniors nécessite de faire évoluer leurs tâches. « Nous avons eu le cas d’un collaborateur qui n’envisageait plus de porter des missions chez le client. Nous lui avons proposé de se consacrer spécifiquement à des projets internes, comme les réponses aux appels d’offres. Compte tenu de ses connaissances et de son expérience, son approche nous a été particulièrement utile. Et nous l’avons regretté lorsqu’il est parti à la retraite ! » Afin d’opérer ces redéploiements à l’intérieur de la société, le groupe Onepoint effectue, dès que les collaborateurs atteignent l’âge de 45 ans, des bilans de compétences réguliers, pour les aider à se projeter sur les trois à cinq années à venir, sans perdre de vue les besoins de l’entreprise.

Cette entreprise de services numériques n’a aucune difficulté à recruter des profils juniors, même dans des métiers en tension comme celui du conseil en transformation numérique. Mais elle est à ce point convaincue des bienfaits des seniors qu’elle embauche ce type de profils, y compris des personnes en reconversion, via un dispositif de formation et de remise à niveau porté par Pôle emploi. Comme le reconnaît Erwan Le Bronec, « la reconversion dans le numérique est souvent le fait de demandeurs d’emploi de 25 à 45 ans en transition. Les plus âgés ne viennent pas naturellement vers ces métiers ». Si la moyenne d’âge dans les sociétés de conseil n’est que de 30 ans, elle est de 35 ans au sein du groupe Onepoint. Sur l’ensemble des collaborateurs de la filiale sud-ouest, répartie entre Bordeaux et Toulouse (soit 350 personnes), 12 % ont plus de 50 ans. Et ils bénéficient du même effort de formation que les profils plus jeunes.

En outre, chaque senior qui le souhaite a la possibilité de partager et de transmettre ses compétences. Ainsi, les plus de 50 ans chez Onepoint sud-ouest ont fait, pour la moitié d’entre eux, le choix de se lancer dans la formation. Ils ont construit des modules et interviennent chaque mois auprès d’autres collaborateurs moins expérimentés sur des cas pratiques. « Les retours des seniors, stimulés par ce défi et ravis par la reconnaissance qu’ils reçoivent à travers cette activité, sont très positifs », pointe le groupe. Quant à l’entreprise, elle bénéficie ainsi d’un dispositif de formation performant, d’autant que la disponibilité et la proximité des formateurs seniors permet de réaliser les apprentissages sur le long terme.

Auteur

  • Lys Zohin