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Sur le terrain

Égalité professionnelle : Les femmes, priorité de la Banque nationale du Canada

Sur le terrain | publié le : 09.03.2020 | Ludovic Hirtzmann

La Banque nationale du Canada appartient désormais au club restreint des entreprises de l’indice d’égalité des sexes 2020 de Bloomberg. L’établissement financier québécois a mis en place un système pour s’assurer que les femmes soient bien représentées à tous les niveaux décisionnels.

La sixième banque du Canada aime les femmes. Au point que celle que les Québécois appellent tout simplement la Banque nationale fait désormais partie d’une liste de 325 sociétés de 42 pays reconnues par l’agence Bloomberg comme des modèles de défense de l’égalité hommes-femmes dans l’entreprise. Bloomberg explique que son indice d’égalité des genres (Gender Equality Index) la mesure selon cinq critères : leadership féminin et vivier de talents, égalité et parité salariale entre les genres, culture inclusive, politiques de lutte contre le harcèlement sexuel ainsi qu’initiatives de marques qui privilégient les besoins des femmes dans leurs produits.

La Banque nationale du Canada, à ne pas confondre avec la Banque du Canada, compte plus de 21 000 salariés, pour l’essentiel au Québec, mais aussi au Canada anglophone et aux États-Unis. La banque, dont le siège social est à Montréal, met particulièrement l’accent sur la promotion des femmes à tous les niveaux de décision de l’entreprise. « Plus de 40 % des membres du conseil d’administration et près de 30 % des membres du bureau de la présidence (comité exécutif) sont des femmes. Cette proportion s’élève à 45 % chez les gestionnaires de niveau senior », confirme Erick McGee, partenaire en stratégie, talents, diversité et inclusion au sein de l’institution financière.

Plan d’action pour la diversité

La Banque nationale s’est dotée d’un plan d’action pour atteindre ses objectifs en matière de représentation féminine. Selon Erick McGee, « cet indicateur est suivi sur une base trimestrielle, ce qui nous permet de déployer des stratégies ciblées et de favoriser la diversité au sein des équipes de travail », avant d’ajouter que la banque « effectue annuellement un exercice visant à identifier les femmes ayant un potentiel élevé qui pourraient occuper des postes de dirigeantes ». Depuis 2012, l’établissement financier québécois a ainsi créé un réseau « Femmes en tête », dont le seul objectif est de permettre aux femmes gestionnaires de progresser dans l’organisation. Les banquières québécoises, avec l’aide de marraines, peuvent désormais accroître leurs connaissances dans le domaine bancaire, de la finance et du leadership. Et lorsque ces formations ne suffisent pas, elles peuvent obtenir des bourses d’études dans les universités canadiennes pour parfaire leurs connaissances financières. Une volonté défendue jusqu’au plus haut niveau de l’entreprise. Le président et chef de la direction de la Banque nationale, Louis Vachon, a ainsi déclaré récemment : « La diversité, c’est plus qu’un mot. À mes yeux, la diversité est une valeur fondamentale qui vient enrichir nos relations avec nos collègues, notre clientèle et la communauté. »

« La banque s’est donnée comme objectif d’offrir un milieu de travail ouvert et respectueux des différences où chaque collaborateur peut développer son plein potentiel. Dans cette perspective, le soutien de la direction et l’adoption de pratiques de ressources humaines sensibles à la diversité sont des éléments clés », souligne Erick McGee. La diversité, au sens large (minorités visibles, LGBT+, personnes handicapées, etc.), est la norme dans les établissements bancaires du Québec. La Banque nationale compte, par exemple, des collaborateurs originaires de 73 pays.

Un recrutement respectueux

Et le recrutement des femmes ?

Dans la banque montréalaise, les effectifs féminins sont de 63,5 %. « Les recruteurs entretiennent le dialogue en continu avec les gestionnaires pour s’assurer que ces derniers prennent en considération la composition générale de leur équipe lors d’une embauche. L’objectif étant d’avoir des équipes diversifiées et performantes », précise le spécialiste en stratégie, talents, diversité et inclusion à la Banque nationale.

Erick McGee reconnaît cependant qu’il faut encore « favoriser et accroître la présence des femmes dans certains domaines spécifiques comme les marchés financiers, la gestion de patrimoine ou la technologie ». Dans un pays où le militantisme féministe est très présent dans la vie quotidienne, les femmes n’en restent pas moins sous-représentées dans certains métiers. Selon une étude du cabinet McKinsey menée en 2019, ces dernières ne comptent que pour 37 % des postes de direction. Et ce, même si 53 % des diplômés universitaires sont des femmes au Québec, un chiffre en hausse permanente, mais qui ne se traduit pas encore dans le monde du travail.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann