Le système, vite baptisé « big brother », n’aura pas duré plus d’une semaine. Alors que la presse de la City se faisait l’écho du rejet exprimé par les collaborateurs de la banque, Barclays a donc choisi d’abandonner un outil permettant d’enregistrer le temps passé devant un ordinateur et d’envoyer des avertissements aux salariés qui feraient de trop longues pauses… Les promoteurs du logiciel, Sapience, promettaient de créer une « transparence sans précédent » dans les entreprises et de jauger comme jamais l’efficacité et la productivité des salariés…

Au-delà des collaborateurs eux-mêmes, des spécialistes des ressources humaines et des militants pour la protection des données individuelles s’étaient également émus d’une telle initiative. Silkie Carlo, de l’ONG Big Brother Watch, soulignait ainsi dans la presse britannique que « jamais les managers ne pourraient faire accepter à leurs équipes une telle surveillance manuelle. Le fait que la technologie existe désormais pour le faire ne rend pas la pratique plus acceptable ». Barclays, qui s’est défendue en déclarant qu’il ne s’agissait de toute façon que d’une « expérience », n’en est pas à sa première incursion du côté de la surveillance. En 2017, l’institution financière avait essuyé nombre de critiques après avoir installé des « boîtes noires » sous les pieds des traders et autres salariés pour savoir combien de temps ils passaient au bureau…