Non, mais j’ai l’habitude d’évoluer dans un milieu très masculin ! Après mon bac en Algérie, j’ai choisi, à 17 ans, de faire des études d’ingénieure en électronique en France, et dans ma prépa, nous n’étions que 10 % de filles. Et nous étions d’ailleurs très respectées du fait de notre faible nombre… Aujourd’hui, 17 ans plus tard, je travaille dans une start-up qui fait la part belle aux femmes, puisqu’elles représentent 40 % des effectifs, ce qui est assez rare dans la tech. Certes, nous ne sommes que deux femmes dans l’équipe produit, car le recrutement ne s’opère pas, bien entendu, sur le genre, mais sur les compétences, et les femmes ne sont pas si faciles à trouver. Cela dit, un produit ne se résume pas qu’à écrire du code, même si j’ai pratiqué le code au début de ma carrière. Il s’appuie sur une série de métiers, et une femme peut très bien concevoir des produits tech, en faire le design, les vendre et accompagner les clients. Bref, une femme peut largement contribuer à un produit de la tech sans écrire une seule ligne de code !

Il s’agit tout simplement de représenter la société en général, dans toute sa diversité. Et les profils ne sont complémentaires que lorsqu’ils sont divers. C’est cela la richesse d’une entreprise. En outre, les femmes qui, comme moi et d’autres, sont dans la tech, l’ont vraiment choisi. Nous faisons preuve d’une grande ténacité. Nous avons davantage d’ownership. Autrement dit, lorsque nous portons un produit, nous le portons vraiment. Et nous ne lâchons rien ! Cela ne peut être qu’un gage d’excellence dans notre performance au travail. Je conseille d’ailleurs aux femmes de se diriger vers des start-up de la tech. Non seulement elles y ont toute leur place, mais en plus, ces structures sont plus flexibles que de grandes entreprises, et permettent, avec du talent, d’évoluer plus vite. Il leur suffit de choisir la bonne start-up, celle qui, comme Critizr, soutient la famille, ne pénalise pas les femmes qui sont mères et trouve des solutions pour qu’elles puissent s’épanouir et exceller dans leurs missions. Et évidemment, la tech prend de plus en plus de place dans nos vies. C’est un secteur économique particulièrement porteur et créateur d’emplois. Les femmes ont donc tout intérêt à s’y intéresser.

D’abord, sortir des clivages, qui veulent encore que les filles fassent médecine et les garçons une école d’ingénieur ! À cet égard, mes parents ont traité leurs enfants, un garçon et trois filles, de la même façon. Je constate avec satisfaction que les mentalités évoluent en France, et ce, dès la maternelle. De même, les femmes sont davantage soutenues dans leur foyer, avec des partenaires qui participent à l’éducation des enfants. Ensuite, oublier les clichés. Tout le monde peut s’intéresser à la tech. Elle est accessible à tous et à toutes, même sans études spécialisées.