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Insertion : Les E2C ouvrent grand leurs portes aux mineurs

L’actualité | publié le : 09.03.2020 | Benjamin d’Alguerre

Depuis 2019, les Écoles de la deuxième chance ont accueilli 2 000 décrocheurs mineurs. Une nouveauté qui pourrait inverser la tendance des « sorties positives » des établissements entre emploi et formation.

Changement de périmètre radical pour les Écoles de la deuxième chance (E2C). Les 133 établissements que compte aujourd’hui le réseau ont anticipé l’entrée en vigueur du « plan pauvreté » dès 2019 en ouvrant leurs portes aux décrocheurs mineurs (16-18 ans). Une nouveauté pour ces établissements habitués, depuis leur fondation en 1992, à recevoir très majoritairement un public de décrocheurs certes jeunes (18-25 ans), mais majeurs, et à les assister dans le retour vers la vie active (que ce retour se traduise par l’accès à un emploi, à la signature d’un contrat d’apprentissage ou à l’entrée dans un cursus de formation qualifiante).

« Nous accueillions déjà des mineurs, mais de façon très marginale. Ils étaient 6 % en 2014 et 9 % en 2017. Mais depuis le lancement du plan, leur effectif est passé à 19 % du total et le seuil de 25 % devrait être atteint dans quelque temps ! », indique Alexandre Schajer, président du réseau. Rien que sur 2019, l’effectif des moins de 18 ans a crû de 62 %. Soit 2 000 personnes supplémentaires à intégrer sur 15 631 stagiaires. Preuve du succès de la mobilisation des missions locales (premiers vecteurs d’orientation vers les E2C), mais aussi de la campagne d’information lancée sur les réseaux sociaux l’an passé pour sensibiliser les jeunes sans emploi ou qualification à se diriger vers ces établissements (+ 28 % de candidatures spontanées).

Contraintes supplémentaires

Problème : l’accueil de mineurs impose un certain nombre de contraintes supplémentaires au réseau. « Vous n’êtes pas soumis à la même réglementation à partir du moment où vous recevez un public mineur, que ce soit en matière d’accompagnement lors des sorties, de respect de la législation anti-tabac, de droit du travail ou de suivi parental », rappelle Alexandre Schajer. « Sans compter que l’arrivée massive de ces jeunes risque de réduire nos résultats en termes de sortie positive dans l’emploi, vu l’âge des concernés », poursuit Cyrille Cohas-Bougey, directeur général du réseau. En 2019, les sorties jugées positives s’élevaient à 60 % au sein des Écoles de la deuxième chance, dont 24 % vers un CDI ou CDD d’au moins deux mois, 11 % vers un contrat en alternance et 22 % d’entrée dans un cursus de formation qualifiante. L’arrivée massive de mineurs pourrait inverser la tendance, plaçant l’emploi en queue de peloton des sorties positives, au profit de la formation ou de l’apprentissage.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre