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Pénibilité : Savco s’attaque aux postures au travail

Sur le terrain | publié le : 02.03.2020 | Lys Zohin

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Pénibilité : Savco s’attaque aux postures au travail

Crédit photo Lys Zohin

La société ariégeoise, spécialisée dans la chaudronnerie lourde, investit depuis plusieurs années pour limiter les tâches pénibles et répétitives. Avec le respect de l’environnement, c’est un argument pour attirer les jeunes, dans des métiers en tension.

Savco dispose d’un avantage concurrentiel par rapport aux autres entreprises de son bassin d’emploi, l’Ariège : celui de pouvoir attirer des jeunes vers les métiers exigeants de la chaudronnerie. La raison ? La société que Bruno Duval a reprise en 2009, Savco, fait de nombreux efforts pour limiter la pénibilité. Mais pas question d’en rester là. Ce chef d’entreprise, membre du Global Compact depuis 2012 (une initiative des Nations unies lancée en 2000 et visant à inciter les entreprises à adopter une attitude sociétale responsable), regrette que si peu de dirigeants s’intéressent aux questions humaines, sociales, environnementales et éthiques. « Et quand ils s’y mettront, nous serons déjà passés à une autre étape », assure-t-il.

Les 80 salariés de Savco, qui fabriquent d’énormes pièces d’acier pour les barrages hydroélectriques, des machines pour transformer du bois en granulés et des engins pour l’extraction minière, entre autres, bénéficient d’un outil industriel moderne, l’entreprise ayant investi entre 2010 et 2012 plus d’un million d’euros. Mais ils ne peuvent pas porter les produits fabriqués. Trop lourds. C’est à l’aide de chariots élévateurs, de treuils et de ponts roulants qu’ils exercent leur métier.

Temps de pause accru

« Nous avons ce qu’on appelle des postures forcées, autrement dit, les ouvriers doivent utiliser des torches à soudure au-dessus de leurs épaules », précise Bruno Duval. De quoi abîmer les articulations avec des gestes répétés. L’entreprise s’efforce donc de varier les tâches des opérateurs et d’accroître les temps de pause. Quant aux vibrations produites par le meulage des tôles, elles ont été réduites, soit en équipant les machines de blocs qui les amortissent, soit en remplaçant, à partir de 2013, le meulage par de l’usinage. « Nous n’avons pas d’arrêts maladie liés à la pénibilité, et de toute façon, nous n’attendons pas d’en avoir pour agir », résume Bruno Duval. Savco a quand même quelques cas, mais hérités d’autres employeurs moins exigeants en termes de lutte contre la pénibilité… « Nous avons ainsi un dossier de surdité, l’un de nos salariés ayant travaillé auparavant dans une forge, indique le dirigeant. Et comme l’on dit dans ce secteur, le bruit est pénible pendant 15 jours et après on n’entend plus rien, et pour cause… » Même chose avec les pathologies du genou ou du dos, qui, si elles ne sont pas générées par l’entreprise ariégeoise, n’empêchent pas Savco de tenter de résoudre ces symptômes en limitant la pénibilité des tâches.

Travailler après 55 ans

Le résultat, c’est que même après 55 ans, les salariés de Savco peuvent continuer d’exercer leur métier sans problème majeur. Une aubaine pour l’entrepreneur, surtout face à la pénurie de candidats pour des postes physiques et peu valorisés dans l’opinion publique. D’autant que Bruno Duval cultive non seulement le respect des individus, mais aussi de l’environnement, deux éléments phares de l’engagement qu’il a pris en signant le Global Compact de l’ONU. « Cela fait partie de mes convictions et c’est bon pour les affaires, dit-il. Ces initiatives nous font grandir, au sens propre du terme comme au sens figuré, puisqu’elles offrent davantage de valeur à nos clients. » Le patron de Savco note que les jeunes qui se portent candidats pour intégrer l’entreprise sont particulièrement soucieux de la protection de l’environnement.

Chez Savco, les déchets industriels tels que les emballages en plastique et en carton sont recyclés, retraités, revalorisés. Le patron a même demandé à ses fournisseurs d’en limiter le recours. « Et c’est grâce à ces efforts que nous avons pu, par exemple, embaucher du personnel très spécialisé », relève-t-il. Le patron de Tarascon-sur-Ariège pense à un expert international, en particulier. « Normalement, il aurait dû intégrer un grand groupe du secteur, et bénéficier d’un meilleur salaire, mais il a préféré venir chez nous », se réjouit-il. « Et puis, il faudra bien atteindre d’ici 2030 les 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations unies », ajoute-t-il. Chaque entreprise peut y contribuer à sa manière. Pour Savco, c’est le respect des salariés et de leur santé, ainsi que la protection de l’environnement.

Une entreprise certifiée

En 2013, Savco a reçu l’ISO 9001, l’ISO 14001 et l’OHSAS 18001. En 2017, l’ISO 9001 : 2015 et l’ISO 14001 : 2015, puis la même année, la certification ISO 3834-2. Récemment, elle a été certifiée ISO 45001 : 2018.

Auteur

  • Lys Zohin