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Les clés

De la cause des « hypersensibles » dans le monde du travail

Les clés | À lire | publié le : 02.03.2020 | Lydie Colders

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De la cause des « hypersensibles » dans le monde du travail

Crédit photo Lydie Colders

Y aurait-il des salariés à part, dont l’extrême sensibilité les exposerait davantage à souffrir de stress ? C’est ce que soutient l’Américaine Barrie Jeager, dans son livre Hypersensible et heureux au travail. Une catégorisation qui laisse perplexe, à prendre comme une analyse sur la sensibilité au sens large. Et un appel à trouver sa place dans la vie professionnelle.

Qui sont les personnes hautement sensibles, dites « PHS » ? Il ne s’agirait pas de surdoués, mais elles seraient « dotées d’une grande imagination, d’une grande faculté émotionnelle, ayant un esprit toujours en alerte ainsi qu’une soif de connaissances intense », affirme l’auteure, qui rend compte ici de quatre années d’entretiens avec des salariés employés ou cadres, rentrant selon elle dans cette case. Des sentimentaux passionnés auraient davantage besoin « d’avoir un travail qui ait un sens » pour eux et pour les autres. Très inspirée par la psychologie et les sciences de l’émotion en vogue aux États-Unis, cette drôle d’étiquette de « PHS » dérange. Mieux vaut lire cet ouvrage, illustré de tests et de nombreux témoignages, comme un éclairage global sur la sensibilité. Des traits de caractère finalement communs à un grand nombre de salariés : attachement « aux sentiments » d’autrui et aux valeurs, peur de blesser les gens, besoin de se protéger, soif d’apprendre… Vu sous cet angle, le propos est plus crédible.

Plus exposés au stress ?

Barrie Jeager y brosse le portrait de personnalités « intenses et idéalistes », qui seraient davantage exposées à la souffrance au travail et au stress chronique. D’un naturel anxieux et prenant les choses à cœur, les « PHS » auraient tendance à « se cacher » et à « rester trop longtemps dans un travail pénible. Quand elles le quittent, elles sont épuisées, sur le plan émotionnel et parfois financier ». Certains récits témoignent d’une incapacité à supporter des relations hiérarchiques qui se dégradent ou d’une fatigue intense, mais restent hélas trop brefs. L’auteure apporte quelques conseils pour ne pas s’épuiser, faire « confiance à son intuition », poser « ses limites ». Convaincue « que les PHS ont besoin d’exprimer leur créativité, leur imagination et leur cœur au travail », elle les appelle à sortir du bois. À trouver une voie plus en phase avec leur tempérament, questionnant le juste équilibre entre un emploi « acceptable et épanouissant ». Se réorienter vers un travail indépendant plus créatif serait ainsi favorable « à certaines PHS », d’autres préférant un poste moins bien rémunéré mais « où le soutien émotionnel » est présent. Ces aspirations parleront à beaucoup… Mais encore plus « aux ultrasensibles » selon Barrie Jeager, qui seraient incapables de se forger une carapace en entreprise et « le payent cher ».

Auteur

  • Lydie Colders