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« Près d’un tiers de nos ressources provient de contributions extra-légales »

L’actualité | publié le : 02.03.2020 | Benjamin d’Alguerre

En pleine négociation de son contrat d’objectifs et de moyens, Ocapiat, l’Opco de l’agro-alimentaire, entend développer sa politique de contributions volontaires ou conventionnelles.

Quels sont les besoins en recrutement dans le secteur agricole ?

Les entreprises du secteur ont aujourd’hui besoin de 10 000 emplois permanents et 60 000 emplois saisonniers. Parmi les métiers les plus recherchés : des vachers et des porchers pour les filières animales ou des chefs de culture dans la vigne et l’arboriculture. Mais nos entreprises recherchent aussi des personnels aux qualifications modestes pouvant occuper des fonctions d’exécutants agricoles dans un premier temps avant de monter en compétences grâce à la formation continue.

Ocapiat, l’Opco du secteur agro-alimentaire, est en pleine négociation de sa convention d’objectifs et de moyens (COM) avec l’État. Où en sont les discussions ?

Habituellement, les COM se négociaient Opca par Opca. Cette année, l’exécutif a tenu à marquer l’existence des nouveaux opérateurs de compétences en discutant avec les onze Opco en même temps selon une approche globale. Nous avons pour notre part présenté notre projet de COM : le ministère nous donnera sa réponse d’ici la fin mars.

Quelles sont les grandes lignes du projet présenté par Ocapiat ?

Nous avons construit notre proposition en trois axes : la gestion classique du plan de développement des compétences dans les structures de moins de 50 salariés, le développement d’une offre de services de proximité pour les entreprises et le conseil aux TPE-PME. Ces deux derniers points constituent une nouveauté. Et pour la financer, il est nécessaire de disposer d’un maximum de fonds. C’est pourquoi nous sensibilisons nos entreprises et nos branches sur l’importance de versements conventionnels et volontaires. Par chance, nos deux Opca constitutifs, le Fafsea (agriculture) et Opcalim (agro-alimentaire) présentaient déjà une forte culture d’accompagnement des entreprises de leur secteur. Aujourd’hui encore, sur les 780 millions d’euros de ressources d’Ocapiat, 230 millions d’euros relèvent de la contribution extra-légale. Presque un tiers.

La réforme a-t-elle eu des conséquences sur le développement de l’apprentissage dans vos secteurs ?

Nous comptons environ 38 000 apprentis dans toute la filière agro-agri, soit un chiffre proche de celui de 2019. Ocapiat travaille beaucoup pour assurer une véritable présence sur le terrain auprès des 800 CFA de notre réseau. Évidemment, cela demande d’entretenir des relations de proximité avec les chambres d’agriculture, mais aussi les régions. Sur ce dernier point, cela n’a pas été facile. Elles ont mal pris d’être désinvesties de la compétence sur l’apprentissage. Heureusement, nous sommes un secteur qui entretient traditionnellement de bons rapports avec elles. Pour nous, le véritable problème reste la sous-évaluation de certains coûts-contrats dans le paysagisme ou la viticulture par exemple. Les différentiels avec l’ancienne tarification peuvent monter jusqu’à 15 % du coût !

Le dispositif Pro-A rencontre-t-il du succès auprès de vos branches ?

Dans l’agriculture, certaines filières se disent intéressées1, d’autres non. Parmi celles qui y réfléchissent on peut citer l’agriculture ou le secteur laitier.

(1) À l’inverse, les filières agroalimentaires ont déjà signé un accord en ce sens le 21 janvier 2020.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre