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Santé et prévoyance : Les aidants professionnels intégrés dans l’offre aux entreprises

Le point sur | publié le : 24.02.2020 | J. C.

Les organismes de prévoyance et de protection sociale étudient de nouvelles garanties qui pourraient intégrer les contrats de branche et d’entreprise. Au titre de l’accompagnement social et de la prévention de l’absentéisme maladie, les actions vont de l’information jusqu’à l’indemnisation du congé proche aidant.

À l’automne dernier, Klesia et le réseau Cap’Handéo ont récompensé trois employeurs – Novartis, la Banque Palatine et OpenCommunities Consulting – d’un label commun « Entreprise engagée auprès de ses salariés aidants ». La définition de ce référentiel illustre l’offre certes grandissante de services mais qui peine parallèlement à être évaluée et structurée : « Quand une entreprise reste dans un processus de labellisation, une dynamique est enclenchée. Si on les accompagne dans le diagnostic et les actions correctives, il faut qu’il y ait déjà un socle minimal d’actions », explique Scarlett Lazaric, responsable de l’action sociale au sein du groupe de protection sociale Klésia, qui prédit une vingtaine de labellisations en un an. Que ce soit au titre de la maîtrise de l’absentéisme, de la connaissance des vulnérabilités de leurs salariés ou d’un accompagnement social, les acteurs de la protection sociale complémentaire et les institutions de prévoyance multiplient déjà depuis plusieurs années les actions en direction des aidants encore actifs, qu’ils soient leurs clients ou non. Le groupe AG2R La Mondiale a travaillé avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et l’Association française des aidants sur six modules gratuits de formation en ligne d’une trentaine de minutes pour qu’ils puissent mieux décrypter leur place dans la relation aidant-aidé. La Macif prévoit de réaliser une enquête sur la situation et les besoins des aidants, une décennie après l’organisation de premiers états généraux sur le sujet. Dans un marché encore en développement des garanties dépendance dissociées de la couverture santé, ce sont autant de données qui pourront affiner les offres aux entreprises et aux branches professionnelles.

Si l’information et l’accompagnement des aidants familiaux ne sont pas facturés par l’action sociale des organismes de prévoyance collective, ceux-ci y voient aussi un outil de prévention de l’absentéisme : les aidants actifs sont surreprésentés dans les personnes arrêtées pour maladie et dits absents seize jours en moyenne.

Un financement individualisé

Depuis un an, l’organisme de protection sociale du BTP, Pro BTP, a mis en place à destination des 1,4 million de salariés couverts une indemnisation financière pour le congé proche aidant accessible depuis trois ans pendant une période renouvelable de trois mois.

Alors que celui-ci est actuellement sans solde, le rendant peu utilisé et connu, Pro BTP prévoit un financement individualisé de ces jours de congé sans que le salarié ait besoin de renégocier son contrat. L’OCIRP (organisme commun des institutions de rente et de prévoyance) est sur le point de finaliser la vente de sa garantie collective OCIRPAIDANTS à deux branches professionnelles afin que leurs salariés puissent bénéficier d’une aide financière. « C’est aux entreprises de décider du nombre de jours et la valeur monétaire de chaque jour », indique Pierre Mayeur, le directeur général. Une tendance par ailleurs pointée par le courtier-conseil Mercer dans son livre blanc publié en octobre dernier portant sur les employeurs et la réforme de la dépendance. Alors que 80 % jugent qu’il est de leur responsabilité d’entreprise d’apporter des solutions à leurs salariés devenus aidants, ils ont une préférence pour les services d’assistance et les pensions en cas d’absence pour aider un proche ou lorsque les salariés eux-mêmes entrent dans une situation de dépendance.

Quitte pour la moitié d’entre eux à financer cet engagement à hauteur de quelques euros par mois, voire plus de 10 euros pour un quart des interrogés. Cette année, au-delà de sa plateforme téléphonique d’orientation et de conseil, Malakoff Médéric a également lancé une enquête, à destination des TPE et des PME, en vue de recenser des actions spécifiques qui pourraient être plus facilement mises en place dans ces sociétés qui restent globalement moins proactives et équipées sur le sujet.

« Quand il existe des aidants qui ne s’identifient pas comme tels, le vrai souci est d’entrer en contact avec des aidants au bon endroit et moins tardivement qu’aujourd’hui », affirme Pascal Andrieux, directeur des engagements sociaux.

D’où l’intérêt, selon lui, d’ateliers collectifs avec des usagers et des entreprises comme récemment à Marseille avec la start-up Coorganiz qui propose une application d’organisation personnelle.

Auteur

  • J. C.