Certains ne l’appellent plus Nespresso mais Stresspresso… Depuis un an, le fabricant de dosettes de café, filiale de Nestlé, a accéléré la cadence sur trois sites en Suisse, pour sa production en continu, en adoptant un système de cinq à quatre équipes par jour. Un changement qui a entraîné une augmentation du temps de travail, qui passe de 41 à 43 heures par semaine en moyenne. Certains employés effectuent même jusqu’à 58 heures par semaine une fois par mois, et deux week-ends par mois pendant 12 heures d’affilée, sans jamais avoir plus de deux jours de congé à la suite, relève l’Unia, qui vient de dénoncer ces pratiques devant la presse. C’est la deuxième fois que l’Unia dénonce les conditions de travail chez Nespresso, qui n’a pas de convention collective. Le syndicat avait déjà alerté les médias au printemps 2018, lorsque la direction du leader mondial du café en capsules avait annoncé une réorganisation du temps de travail.

Selon un sondage réalisé par l’Unia auprès des travailleurs en production, ces derniers déclarent que la nouvelle organisation du travail « engendre de la fatigue et du stress, rendant impossible la conciliation entre vie professionnelle et vie privée ». Et ils sont quasi unanimes à se dire « très fatigués » en raison des horaires.

Enfin, environ 70 % des collaborateurs sondés estiment que les effectifs par équipe ont été réduits, provoquant une augmentation de la pression. Par ailleurs, 60 % d’entre eux pensent « chercher un nouvel emploi prochainement »…

Alors que, selon le syndicat, la direction de Nespresso fait « la sourde oreille », l’Unia a décidé de porter plainte prochainement auprès des inspections de travail cantonales. Le syndicat demande un changement des horaires de travail, une enquête externe sur les conditions de travail, le respect des libertés syndicales et la reconnaissance des délégués syndicaux.