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Apprentissage : Un verrou d’âge à faire sauter dans les transports routiers

L’actualité | publié le : 24.02.2020 | Benjamin d’Alguerre

Peut-on s’attendre à une embellie sur l’apprentissage dans le secteur routier ? Aujourd’hui, la filière, qui emploie quelque 6 000 apprentis sur un total de 700 000 salariés (soit 4 %) est loin d’être un modèle en la matière. La faute, selon les partenaires sociaux, à une mauvaise orientation scolaire vers les métiers du secteur, à une absence de culture de l’apprentissage dans les entreprises de la filière, mais aussi à une réglementation concernant les permis de conduire poids lourds susceptible de faire reculer les jeunes potentiellement intéressés par des métiers de transporteurs. « Il faut avoir 21, voire 24 ans pour passer certains permis D, E ou au-delà. Et bien souvent, les jeunes qui auraient pu être tentés par une carrière dans nos métiers sont rebutés et choisissent une autre orientation entre-temps… », regrette Maxime Dumont, président CFTC de la CPNE du Transport. Depuis 2018, cependant, les principales fédérations de la branche sont en discussion avec leurs ministères de tutelle (Transports et Travail) pour abaisser l’âge légal à 18 ans. Et aujourd’hui que le gouvernement entend promouvoir l’apprentissage, les signaux sont, dit-on, au vert pour cette évolution. Au moins pour le transport de voyageurs.

Reste cependant à ne pas précipiter les choses, même si le gouvernement finit par donner son go.

Priorité : la cohésion des financeurs

Pour la FNTR (Fédération nationale du transport routier), la priorité reste avant tout de trouver une bonne coordination entre les différents organismes financeurs (Opco Mobilité, AFT, etc.) existant dans la filière. « Pour l’instant, on en est aux balbutiements dans la logique de développement de l’apprentissage », explique Erwan Poumeroulie, responsable des affaires juridiques et sociales au sein de la fédération. « Ces derniers temps, sans surprise, notre attention avait été portée sur la création de l’Opco Mobilités et sa mise en cohésion avec les autres organismes financeurs existant dans notre périmètre. L’autre sujet qui nous préoccupe aujourd’hui reste le développement du versement de contributions conventionnelles à l’Opco afin de permettre à celui-ci de continuer à financer les formations obligatoires, notamment dans les entreprises de 50 à 300 salariés qui, aujourd’hui, sont exclues des fonds mutualisés. » Pour autant, le développement de l’apprentissage demeure l’une des priorités de la filière, alors justement que les partenaires sociaux semblent bien décidés à dépoussiérer leur précédent accord formation qui datait de 2017 et donc antérieur à la réforme du 5 septembre 2018. Cet accord comprenait déjà des avancées en matière de développement de l’apprentissage (tutotat, meilleure rémunération des apprentis…), mais n’avait pas trouvé son public, faute du coup de pouce attendu sur l’âge du passage de certains permis. Cette fois-ci sera peut-être la bonne…

Un accord Pro A dans les tuyaux

Un premier projet d’accord portant sur la promotion ou la reconversion par l’alternance (« ProA ») a été transmis par la partie patronale aux organisations syndicales en fin d’année 2019. Si celles-ci se sont montrées favorables à une négociation sur ce dispositif, les discussions ont pris du retard pour cause de bisbilles entre syndicats. La hache de guerre semblait désormais enterrée entre elles, « rien n’empêche les négociations de se lancer », indique-t-on à la FNTR. En espérant toutefois qu’à l’issue de celles-ci, l’accord signé se voie rapidement étendu par le ministère du Travail…

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre