La hausse tendancielle du marché de l’emploi des cadres s’est poursuivie en 2019 avec 281 300 recrutements enregistrés en 2019 (+ 6 %), comme l’indiquent les résultats de l’étude Perspectives 2020 de l’Apec dévoilés le 13 février. Alors que l’on pouvait s’attendre à une érosion des créations d’emploi provoquée par la stagnation de la croissance, les entreprises ont au contraire créé quelque 75 000 nouveaux postes (+ 2 %). « Le recrutement des cadres n’est pas tant indexé sur la croissance que sur les investissements des entreprises et ceux-ci ont crû de 4,2 % en 2019 », explique Gaël Bouron, responsable adjoint des études au sein de l’Apec. Pour 2020, les signaux sont également au vert puisque 300 000 recrutements y sont attendus et autant en 2021 et 2022. Principaux secteurs porteurs de l’emploi des cadres : l’informatique, l’ingénierie et la R &D et les activités juridiques. Ces bons chiffres n’empêchent pas Bertrand Hébert, le directeur général de l’Apec, de tirer la sonnette d’alarme sur les angles morts de l’emploi cadre : « En dépit d’un taux de chômage de 3,8 %, un cadre sur deux arrive à la retraite au chômage ! », rappelle-t-il. Les employeurs ont, en effet, une tendance nette à recruter à ces postes des juniors disposant de 0 à 10 ans d’expérience. Conséquence : 90 000 cadres sont au chômage longue durée. Mais l’âge n’est pas le seul critère d’inégalité observé par l’Apec. Certaines régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Pays-de-la-Loire) ont accompli leurs mutations économiques structurelles et la situation de l’emploi s’en ressent. Idem en fonction des secteurs : la construction, le transport et la communication connaissent un net ralentissement des embauches.