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La force de dire non

Chroniques | publié le : 17.02.2020 |

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La force de dire non

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Meryem Le Saget Conseil en entreprise

Nous sommes tous surchargés,

comment faire face ? L’art de dire non commence par ne pas se précipiter. En calmant la spontanéité, on évite le réflexe conditionné. Donc, préférer dire : « je te réponds demain » plutôt que « oui, bien sûr ! ». Ce recul salutaire permet de peser le pour et le contre d’un oui, d’en mesurer les conséquences, et de s’entraîner à discerner les vraies demandes des fausses.

Cette sollicitation est-elle justifiée ?

Fait-elle avancer un objectif important ? Une autre méthode ne serait-elle pas mieux adaptée ? En gestion du temps, on enseigne aux équipes à mieux hiérarchiser leurs priorités, afin de faire la chasse aux activités chronophages peu productrices de valeur. Souvent les tâches n’ont rien d’important, elles sont juste formulées par des personnes exigeantes et pressées.

L’art de dire non

n’est pas de refuser, c’est d’écouter ce que demande l’interlocuteur, comprendre ce qu’il veut et dans quel but, puis lui proposer une solution alternative : un moment mieux adapté, un moyen plus rapide, une idée différente, une autre personne…

Après cet entraînement,

si le réflexe systématique de dire oui nous habite encore, quatre questions issues de l’analyse transactionnelle nous permettent de mieux calibrer nos réponses :

Ai-je envie de faire cela ?

Attention, la question n’est pas « Est-ce que je ressens le besoin de l’autre ? », car dans ce cas la réponse est probablement oui ! Se demander plutôt : est-ce que mon cœur en a envie, est-ce que mon intuition me porte dans cette direction, est-ce que je me sens mobilisé ? Si la réponse est positive, reste à explorer la faisabilité.

En ai-je les moyens ?

Ce sont par exemple le temps, mais aussi l’énergie, la disponibilité d’esprit, la force émotionnelle, les ressources financières, la capacité à suivre sur la durée. En étant sincère avec soi-même, en a-t-on les moyens ?

En ai-je la compétence ?

Parfois les personnes vous demandent de l’aide parce qu’elles projettent sur vous que vous savez faire, mais le sujet n’est pas dans votre registre. Ou bien l’on souhaite se porter volontaire, mais la barre est trop haute. Aider par exemple des personnes sur un sujet technique que l’on ne maîtrise pas, soutenir un collègue en dépression alors que le cas relève nettement d’une aide professionnelle… autant de fausses pistes qu’il vaut mieux identifier tout de suite avant de s’engager.

Est-ce que l’autre m’a formulé une demande claire et explicite ?

Cette quatrième et dernière question est souvent celle qui confronte le mieux les personnes de type « sauveur ». Si l’autre n’a rien demandé, je n’ai sans doute pas à me précipiter à sa rescousse.

Et bien sûr,

comme dans tout nouvel apprentissage, il faut pratiquer. Allez, on commence demain !