Les femmes occupent davantage que les hommes des emplois peu qualifiés, souvent à temps partiel et à faibles salaires. Comme ces écarts ont tendance à augmenter avec l’âge, les femmes seniors se trouvent fragilisées, montre l’économiste Françoise Milewski dans une note publiée par l’OFCE le 29 janvier 2020. Lorsqu’elles exercent un emploi, celui-ci est concentré dans le tertiaire et il est moins qualifié, notamment dans les métiers des services à la personne et les métiers sanitaires et sociaux. « Un niveau de formation initiale moins élevé en moyenne, une moindre valorisation des diplômes et une reconnaissance des qualifications et compétences plus difficile à obtenir les pénalisent », souligne l’étude. De même, la part du temps partiel s’amplifie avec l’âge. En 2017, il représente 30,4 % des emplois des femmes de 50 et 59 ans. Il passe à 43,3 % chez les seniors de plus de 60 ans, soit des niveaux bien plus élevés que chez les hommes. Le recul de l’âge de départ en retraite se traduirait par une proportion plus grande d’emplois féminins à temps partiel. Enfin, les écarts des salaires médians entre les femmes et les hommes croissent avec l’âge. En 2018, il n’atteint que 150 euros entre 15 et 29 ans, contre 506 euros chez les plus de 50 ans, selon l’Insee. La polarisation du marché du travail concerne donc particulièrement les femmes seniors. Leur emploi se caractérise « par une plus grande vulnérabilité, comparé à celui des hommes seniors et comparé à celui de leurs cadettes ». Ce phénomène mérite d’être pris en compte dans la réflexion sur la réforme du système de retraites.