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Territoire : « Le recrutement d’une personne en PEC est trop fastidieux »

Le point sur | publié le : 10.02.2020 | A. P.

À Est Ensemble, les nouveaux contrats aidés ont été bien accueillis, mais il n’a pas été simple pour la DRH de cette structure intercommunale d’embaucher des personnes dans ce dispositif.

Au sein du territoire Est Ensemble (9 communes regroupant 420 000 habitants) situé en Seine-Saint-Denis (93), les parcours emploi compétences (PEC) sont un outil bien connu. Quatre personnes sont en poste via ce dispositif à la direction de la prévention et la valorisation des déchets. « Il s’agit d’agents qui travaillent dans les différentes unités techniques d’intervention. Ils sont intégrés dans les équipes de terrain et ont pour mission notamment la collecte des déchets du territoire sur la voie publique », explique Sandrine Maupoil, DRH de l’établissement public territorial (EPT). Historiquement, le territoire employait une trentaine de salariés en emplois d’avenir quand ceux-ci existaient encore, mais le nombre a été revu à la baisse depuis le lancement des PEC. Début 2019, seulement une quinzaine de postes ont été identifiés pour être recrutés via ce dispositif (1 300 agents au total). « Nous avons des profils très diversifiés dans notre structure, mais la plupart sont des cadres recrutés en catégorie A et les postes ne correspondent pas aux PEC. Mais nous ne sommes pas fermés à l’embauche de salariés avec ce dispositif d’autant que nous avons aussi des postes en catégorie C qui coïncident davantage. »

Un contrat tremplin

Il faut dire qu’Est Ensemble, qui a notamment une compétence emploi sur son territoire, est « proactif » sur le sujet et en matière d’accompagnement des agents. Problème : même si des postes ont été « ouverts » en PEC, la collectivité a peiné à tous les pourvoir. Cela a été le cas notamment sur des postes d’agent d’accueil/animateur multimédia (à la direction de l’emploi et de la cohésion sociale), où Sandrine Maupoil rapporte des difficultés à trouver des candidatures correspondantes, ou pour ceux d’assistant action sociale/assistant du pôle emploi compétences (à la direction des ressources humaines) où le recrutement a carrément été infructueux. « En réalité, les niveaux de qualification que l’on souhaitait par rapport aux postes n’étaient pas en cohérence avec la capacité des publics reçus et il y avait aussi un problème sur leurs capacités comportementales. En entretien, nous avons été confrontés à des candidats qui ne s’étaient pas vraiment renseignés sur le poste ou ne savaient même pas pourquoi ils venaient. D’autres arrivaient en retard à l’entretien. Nous acceptons des candidats qui ne sont pas tout de suite opérationnels sur un poste pour les faire monter en compétences, mais pas un manque de volonté manifeste pour accomplir une mission de service public. »

Bien sûr, il est souvent difficile pour un public très éloigné de l’emploi, qui de plus n’a pas toujours les bons codes de raccrocher le wagon. Mais Sandrine Maupoil déplore que les profils vers lequel Pôle emploi les oriente pour des postes en PEC ne soient pas toujours bien préparés à passer un entretien d’embauche. « La procédure de recrutement pour embaucher une personne en PEC est trop longue et fastidieuse. Nous devons donner à Pôle emploi une fiche de poste ouverte à un profil en PEC et l’organisme nous envoie alors des candidats qu’ils ont préalablement sélectionnés et qui remplissent les conditions d’éligibilité. Autrement, nous pouvons décider de retenir un candidat qui aurait postulé via notre CVthèque, mais il faudra de toute façon l’envoyer à Pôle emploi pour savoir s’il peut rentrer dans le dispositif. »

Formation interne

Pendant la durée de leur contrat à Est Ensemble, les agents en PEC bénéficient de formations dispensées en interne (prochainement sur « la collecte des déchets en toute sécurité ») et ont accès à la permanence de l’assistante sociale du personnel. À la sortie, ils peuvent candidater à leur poste s’il est ouvert à l’embauche ou à un autre au sein du territoire. « Ceux qui obtiennent un travail chez nous ont la possibilité de postuler à des emplois permanents vacants au sein de l’établissement public territorial dans le cadre de la note de mobilité et peuvent être “stagérisés”. Cela les sort d’une précarité, c’est certain, et leur apporte une stabilité professionnelle en qualité d’agent de la fonction publique territoriale. Pour les autres, ces agents “non stagérisés” auront de toute façon gagné en expérience ce qui leur permettra d’avancer par la suite ».

Auteur

  • A. P.