Pourront-elles enfin devenir hôtesse de l’air, conducteur de train, marin, contrôleur SNCF, ingénieur, douanier, policier ou pompier ? Ces professions sont aujourd’hui interdites aux personnes atteintes de diabète. Une proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale fin janvier pourrait enfin leur permettre d’y accéder. Les députés ont aussi étendu cette possibilité à toutes les maladies chroniques. Le texte prévoit l’abrogation des « listes interdisant a priori l’accès des personnes diabétiques aux professions réglementées ». Il stipule que « nul ne peut être écarté d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation au seul motif qu’il serait atteint d’une maladie chronique, notamment de diabète ». Selon l’article 2, chaque situation fera l’objet de « décisions individuelles prises à la suite d’un examen ou d’un avis médical, (…) justifiées par les fonctions auxquelles la personne prétend, l’état des traitements possibles et la sécurité des personnes concernées ». Le texte prévoit aussi la création d’un comité d’évaluation des textes actuels encadrant l’accès au marché du travail des personnes atteintes de maladies chroniques. Il sera composé de représentants des administrations, de quatre députés et sénateurs, de représentants des patients concernés par le diabète et de « personnalités qualifiées choisies à raison de leur compétence dans le champ de la santé au travail ainsi que des soins, de l’épidémiologie et de la recherche sur les maladies concernées ». Il a quatre missions : « recenser l’ensemble des textes nationaux ou internationaux empêchant l’accès à une formation ou à un emploi » ; proposer leur actualisation « en tenant compte notamment des évolutions médicales, scientifiques et technologiques » ; enfin, formuler des propositions pour favoriser l’accès à certaines professions des personnes souffrant de maladies chroniques. Selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, 20 millions de personnes sont aujourd’hui touchées par des maladies chroniques en France. Selon Agnès Firmin Le Bodo, la députée UDI à l’origine de la proposition de loi, le diabète affecte à lui seul 4 millions de personnes.