Un an après son changement de nom, l’ex-Foncière des régions a choisi d’exprimer sa raison d’être. Pour prouver que ce n’est pas qu’un slogan, le groupe a écrit un manifeste comportant onze engagements qui seront évalués chaque année.
En 2018, la Foncière des régions, spécialiste français de l’immobilier de bureaux, changeait de nom et adoptait celui de Covivio pour mieux coller à sa stratégie internationale. La nouvelle signature est le fruit d’un travail de plus d’un an et demi. « Le process de changement de nom a impliqué une réflexion sur la culture et les valeurs », souligne Yves Marque, secrétaire général de Covivio. « Le précédent nom, en français, ne convenait plus, car la moitié de nos activités sont à l’étranger. Réunir sous un même nom l’ensemble des équipes européennes était une évidence », ajoute Géraldine Lemoine, directrice de la communication.
Encouragé par la loi Pacte, le groupe décide de repenser sa place dans la société en exprimant sa raison d’être. Selon Yves Marque, « C’était le bon moment pour nous. Nous avons profité du travail effectué lors de notre changement de nom pour aller plus loin dans l’engagement qui nous unit à nos clients et à l’ensemble de nos parties prenantes. » Une nouvelle démarche d’introspection s’est donc engagée, accompagnée par le consultant Martin Richer. Président et fondateur de Management &RSE, celui-ci définit la raison d’être comme le ciment qui va souder tout le monde autour d’un sentiment commun. Et quand il dit « tout le monde », ce sont des acteurs plus nombreux que ceux habituellement cités par les entreprises : clients, actionnaires, partenaires financiers, équipes, collectivités, générations futures… Autrement dit, les parties prenantes.
Concrètement, la méthodologie a reposé sur des réunions stratégiques et participatives. Martin Richer a animé ces séances et a posé des questions de type : « Quelle est la spécificité de Covivio ? En quoi êtes-vous différents d’Icade (groupe immobilier français, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, NDLR) ? Comment vous voyiez-vous dans 20 ans ? Qu’est-ce qui, d’ici 15 ans, vous rendrait fier ? »… Anglais, Italiens, Français et Allemands ont dû faire fi des subtilités et nuances de leur langue pour se faire comprendre. Clients, partenaires, fournisseurs et parties prenantes extérieures ont été sollicités de la même façon.
Résultat : la phrase « Construire du bien-être et des liens durables » est celle qui exprime la raison d’être du groupe. « Attention à ne pas confondre la raison d’être avec un slogan », prévient Géraldine Lemoine. « Ni à confier la tâche de déterminer la raison d’être aux équipes RH. Car ce n’est pas la marque employeur qu’il s’agit ici de définir », précise le consultant. Selon Martin Richer, « la clé de la réussite d’une telle démarche est de faire travailler la gouvernance et l’exécutif ensemble ».
La raison d’être n’est alors que le commencement d’un processus plus long : « Ce qui est important, c’est le livrable qui en découle, celui qui décrit les engagements de l’entreprise. C’est le rôle du manifeste », indique Martin Richer, qui estime avoir bien travaillé avec les équipes de Covivio.
De ces échanges sont nés une dizaine d’engagements. Il y a ceux qui ont trait à l’environnement : « En 2025, 100 % de notre patrimoine sera “vert” (avec certification sur le bâti) », ceux qui maximiseront le bien-être des clients et des équipes, comme « En 2025, 95 % de notre patrimoine sera situé à moins de 10 minutes à pied des transports en commun ».
Pour renforcer ses engagements sociétaux, Covivio créera cette année une fondation, qui fédérera l’ensemble de ses interventions en faveur, entre autres, de l’égalité des chances. Mais Géraldine Lemoine cite d’autres domaines d’actions : « Afin que les équipes contribuent à démultiplier nos engagements, les collaborateurs de Covivio pourront consacrer chaque année une journée solidaire pour accompagner un projet sociétal identifié par la fondation. » Covivio va mettre en place un comité des parties prenantes, qui rendra publiques, chaque année, les conclusions de ses travaux sur le suivi des objectifs et ses propositions pour de nouveaux engagements. Chez Covivio, la raison d’être sera itérative ou ne sera pas.
• 4e foncière en Europe, après Unibail-Rodamco, Gecina et Klepierre (source : Datasiic) ;
• 922 employés (51,3 % de femmes, 89,6 % de salariés en CDI) ;
• 23 milliards d’euros de patrimoine ;
• 1 milliard d’euros de revenus.
(Source : Covivio)