Le genre reste déterminant pour exercer la fonction de manager, en clair un cadre avec des responsabilités hiérarchiques, souligne une étude du Céreq datée du 23 janvier 2019. Hommes et femmes démarrent plutôt sur un pied d’égalité, mais les écarts se creusent au fil de la carrière. Ainsi, parmi les jeunes diplômées en 2010, la part des femmes devenues cadres au cours de leurs trois premières années de vie active est quasi équivalente à celle des hommes. Mais, sept ans après l’obtention de leur diplôme, le constat est qu’elles sont pénalisées dans l’accès à un poste de cadre associé à des responsabilités hiérarchiques. Les hommes ont « 1,75 fois plus de chance d’accéder à un emploi de cadre hiérarchique que les femmes », à caractéristiques égales (à nombre de mois d’expérience, connaissance de l’employeur, localisation, parcours scolaire et type de diplôme équivalents). Même constat sur les rémunérations. Les salaires à l’embauche, dans l’entreprise qui a permis l’accès à un premier poste de manager, sont quasiment équivalents entre hommes et femmes. Mais ils divergent sept ans après la sortie du système éducatif. À condition d’emploi identique, les femmes cadres hiérarchiques touchent en moyenne 9 % de moins que leurs homologues masculins. Certains éléments du CV apparaissent déterminants pour les femmes : « toutes choses égales par ailleurs, le fait d’avoir obtenu un baccalauréat avec une mention bien ou très bien, ou encore d’avoir effectué un séjour durable à l’étranger pendant leurs études fait varier positivement le salaire des femmes, sans que ces effets soient tangibles pour les hommes ». Et inversement, éduquer des enfants les pénalise sans qu’il en soit de même pour les hommes.