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Recrutement : Eiffel Impact Debt et le groupe Bertrand passent un accord « investissements contre emplois »

L’actualité | publié le : 03.02.2020 | Benjamin d’Alguerre

Pour son premier investissement dans une entreprise, le fonds de dette privée Eiffel Impact Debt a choisi de financer le groupe Bertrand, spécialisé dans la restauration. Cet investissement est conditionné par la création de 3 500 emplois.

Vingt millions d’euros. C’est le montant de « l’obligation impact » que le fonds de dette privée Eiffel Impact Debt (une filiale récente d’Eiffel Investment Group lancée en juillet 2019) a choisi d’investir, le 28 janvier, dans le groupe Bertrand, spécialiste de la restauration et propriétaire de plusieurs brasseries parisiennes (Chez Lipp, Le Pied de cochon, le Procope, la Brasserie d’Auteuil, la Coupole…), mais aussi de chaînes de franchises (Au Bureau, Volfoni, Hippopotamus ou, plus récemment, Burger King et Léon de Bruxelles). À quoi s’ajouteront vingt autres millions investis par une série de partenaires (AG2R La Mondiale, La Banque Postale Asset Management, etc.) Soit quarante millions en tout pour le groupe qui chapeaute 1 000 restaurants et 33 000 collaborateurs. Mais à une condition : l’investissement est corrélé au respect d’une obligation sociale : la création, d’ici quatre ans, de 3 500 emplois, dont 95 % en CDI sur toute la durée du prêt et le maintien de 94 % d’emploi en CDI pendant le même temps.

Promotion des critères ESG

Conditionner ses investissements à des engagements sociaux, c’est la raison d’être d’Eiffel Impact qui se définit comme un promoteur des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Alimenté à hauteur de 500 millions par ses dix souscripteurs (Macif, MAIF, Groupama, Natixis, AG2R et d’autres mutuelles y plaçant de l’assurance-vie), Eiffel Impact a prévu d’investir ses fonds dans 25 entreprises sur quatre ans. Pour peu que celles-ci s’engagent sur des « innovations extra-financières » à vocation RSE (emploi, environnement, inclusion, développement de l’apprentissage, etc.). « Nous contrôlons chaque année les comptes de nos clients : capacité de remboursement, business model, etc. À la différence près que nous observons aussi leur engagement social. Si le client n’atteint pas ses objectifs, son taux de remboursement est modulé en conséquence. Les processus RH mis en place pour assurer la conformité de l’engagement de l’entreprise seront également analysés », prévient Guillaume Panié, directeur général d’Eiffel Investment Group. Pour le groupe Bertrand qui peine à recruter et à fidéliser ses salariés, cette obligation contractuelle constitue un bon moyen d’inciter les directeurs de restaurants à privilégier l’emploi en CDI grâce à une politique de recrutement plus affinée. Un item supplémentaire à l’arsenal social de cette entreprise qui propose déjà des cursus de formation permettant à ses employés de s’élever dans la hiérarchie. Pour Muriel Pénicaud, dont le ministère accueillait la signature de cette première convention de financement, l’initiative s’inscrit dans la continuité de la loi Pacte qui permet aux entreprises de se doter d’une raison d’être, voire d’une mission : « Cette opération crée un alignement parfait entre responsabilité sociale, durabilité de l’emploi et performance financière. »

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre