Un accord historique, tant pour son contenu que pour la façon dont il a été « coconstruit » : c’est le sentiment de la direction de PSA et des quatre organisations syndicales représentatives (CFTC, CFDT, FO et CFE-CGC) qui ont signé le 29 janvier un accord en faveur du bien-être et de la motivation des collaborateurs. Il a fallu 18 mois de discussions et 15 groupes de travail pour aboutir à ce texte d’une soixantaine de pages, contenant 32 mesures, « pragmatiques et quantifiables, dont 23 immédiatement applicables » a souligné Xavier Chéreau, DRH groupe de PSA, qui y voit un véritable « projet d’entreprise », plus qu’un simple accord venant s’ajouter à ceux sur l’égalité femmes-hommes, la diversité ou le handicap signés par le constructeur automobile au cours des dernières années. Les trois « leviers » de l’accord portent sur le bien-être au travail, les pratiques managériales et la capacité d’expression des 50 000 salariés concernés sur le périmètre français, en attendant la déclinaison de l’accord au niveau mondial.
Parmi les mesures « immédiates » figurent l’extension du travail à distance, porté de 25 à 30 jours, l’extension du don de jours de congé au bénéfice des collaborateurs dont les ascendants sont malades, un capital de 7 jours de formation complémentaire pour le développement personnel ou encore un dispositif de soutien aux salariés aidants familiaux. Sur ce dernier sujet, un appel d’offres sera élaboré conjointement par la DRH et les organisations syndicales pour définir un panel de prestations. Un audit va également être mené sur l’ensemble des sites français (tertiaire, R & D et industrie) en vue d’une certification de la qualité des lieux de travail, portant aussi bien sur l’ergonomie des postes que sur la restauration ou les aires de repos. Sur l’axe managérial, l’ensemble des modules de formation au management ont été repensés autour d’un profil de manager « fédérateur », et ont commencé à être dispensés depuis le début d’année aux hauts potentiels avant d’être déclinés à l’ensemble de la ligne hiérarchique.
Pour Franck Don, le délégué central CFTC de PSA, il ne s’agit pas d’un simple « accord-vitrine sociale », mais d’un projet global, d’où il ressort le dispositif de soutien aux salariés aidants. Olivier Lefebvre, DSC Force ouvrière, considère, pour sa part, que l’accord va bien au-delà de la QVT puisqu’il vise à une certification des lieux de travail, qui « garantira le même niveau d’exigence » sur l’ensemble des sites. La CFE-CGC a été sensible à la « transformation des pratiques managériales » pour donner corps à des « managers 4.0 ». Enfin, Christine Virassamy, DSC CFDT, note que les salariés, pendant les trois années d’existence de l’accord, seront au centre du processus d’expérimentation et d’élaboration de mesures encore en gestation. À noter que la CGT, la cinquième organisation représentative, n’a pas paraphé l’accord.