Lutter contre les violences conjugales, voilà un sujet émergent chez Manpower qui, fin 2019, a signé une charte l’engageant à sensibiliser ses collaborateurs. Magali Munoz, directrice des services coordonnés pour la qualité de vie au travail et en charge des relations institutionnelles, entend aller au-delà de cette première phase de sensibilisation, et proposer, notamment, des services de soutien psychologique à ses équipes permanentes lorsqu’ils s’avèrent nécessaires. Elle envisage de nouer des partenariats, soit avec des associations spécialisées, soit avec des cabinets d’avocats. « Je voudrais que nos collaborateurs trouvent, en interne, des solutions immédiates à ces problèmes et que leur soient recommandés des interlocuteurs auxquels ils restent libres de s’adresser ou non. » Elle prévoit d’être en mesure de faire ces propositions au premier semestre 2020.

En matière de risques psychosociaux, il s’est agi davantage de regrouper des informations existantes et des politiques déjà mises en place plus que de concevoir de nouveaux outils. Si ce n’est, justement, la plateforme numérique qui les rassemble, depuis le début du mois de décembre : Salveo. Évolutive, elle a été développée en interne, par des spécialistes de l’équipe des ressources humaines. Il a fallu une centaine d’heures de travail et son nom a été trouvé par un collaborateur.

La plateforme Salveo est structurée en quatre parties : comprendre, reconnaître, prévenir, agir. Sur chacune de ces thématiques, des fiches interactives sont mises à disposition des salariés qui la consultent. Des vidéos complètent l’information. Par exemple pour reconnaître les conduites addictives, ou encore pour, cette fois dans la section agir, apprendre à parler d’un traumatisme et identifier les bons interlocuteurs. Au premier rang d’entre eux, le groupe a choisi de cibler les infirmières, tenues au secret médical. « Un outil numérique nous permet d’offrir à tous nos personnels, répartis dans nos 700 agences, d’accéder à un égal niveau d’information », explique Magali Munoz.

Autre moyen d’atteindre les objectifs fixés par le groupe en matière de RPS, l’accompagnement des managers, formés à « l’écoute bienveillante et à l’impact de l’organisation du travail au quotidien ». Ces mesures s’inscrivent dans un contexte particulier puisque Manpower a prévu de négocier cette année un nouvel accord sur la qualité de vie au travail avec ses partenaires sociaux. Mais aux yeux de Magali Munoz, ne pas avoir d’accord n’implique pas que l’on ne mène pas de politique QVT. Sa définition de la qualité de vie au travail, et donc des contours de la politique qui la porte ? Ce sont les conditions de travail, tant du point de vue du contenu du travail que de son organisation ; et ce sont aussi les relations, qu’elle décline dans les questions de formation, de parcours, de partage des informations… « La prévention des risques psychosociaux, estime Magali Munoz, c’est avant tout de faire que tout cela fonctionne bien. Néanmoins, il faut établir des process, qui permettent d’agir en cas de problème. »

Elle prévoit une « communication permanente », sur cette politique de prévention et l’outil qui la traduit, Salveo. La plateforme a été lancée en décembre et pour l’heure, l’entreprise ne dispose pas de statistiques sur le nombre de collaborateurs qui y auraient eu recours. Elle n’est pas accessible aux intérimaires qui, eux, sont couverts par un accord préalablement négocié avec les partenaires sociaux sur les questions de prévention, santé, et sécurité.

Spécialisé dans les solutions d’emploi (recrutement, intérim, alternance…), le groupe Manpower s’appuie sur un réseau de 700 agences d’intérim et sur 70 cabinets proposant du conseil en recrutement, qui comptent 250 collaborateurs spécialisés dans différents secteurs d’activité et divers métiers. Le chiffre d’affaires 2018 de Manpower s’établissait à 4 milliards d’euros.