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Sur le terrain

Handicap : Armonia complète sa politique d’intégration

Sur le terrain | publié le : 20.01.2020 | Lys Zohin

À horizon 2023, la société spécialisée dans les services d’accueil veut tendre vers les 6 % de personnes en situation de handicap dans ses effectifs, comme le stipule la loi.

Depuis la signature, en 2010, de son premier accord avec les partenaires sociaux, agréé par la Direccte, Phone Régie a vu son taux d’emploi de travailleurs en situation de handicap passer de 1,70 % à 2,93 %. C’est au total plus de 173 collaborateurs dans ce cas qui ont ainsi rejoint cette entité du groupe Armonia, une société spécialisée dans les services aux entreprises et notamment l’accueil. « Nous nous sommes fixé un objectif de 100 recrutements de personnes en situation de handicap sur les cinq ans à venir, avec l’ambition d’afficher en 2023 un taux supérieur à 3 % et tendant vers les 6 % », indique Mathilde Blaise, responsable de la mission handicap et qualité de vie au travail (QVT) pour Armonia et Phone Régie.

En France, les entreprises d’au moins 20 salariés sont tenues d’employer des travailleurs en situation de handicap dans une proportion de 6 % de leur effectif total, sous peine de devoir s’acquitter d’une contribution au fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Or le taux d’emploi de personnes en situation de handicap n’atteint que 3,5 % dans le secteur privé, selon les dernières données du ministère du Travail. Pis, ce taux ne progresse que de 0,1 % par an.

Référents handicap

La politique d’Armonia, baptisée Handisolidaires, couvre plus que la seule entité Phone Régie. « Elle fait écho à nos valeurs, fondées sur le respect de chacun dans sa singularité, pour un esprit de service, d’équipe et de progrès, poursuit Mathilde Blaise. Et elle s’incarne de différentes manières. » Ainsi, le groupe a mis en place un réseau de référents handicap au niveau national, soit, par exemple, 15 référents pour Phone Régie, et un référent par marques pour les autres entités du groupe, dont le rôle est de promouvoir la politique de l’entreprise dans ce domaine et de faire le lien avec des partenaires locaux, associations et organismes agissant dans le cadre du secteur du travail protégé et adapté.

Au-delà de la sensibilisation, il faut en effet trouver des candidats pour des postes à pourvoir. « Ce n’est pas facile, d’autant que se pose parfois également la question de la reconnaissance du handicap », avance la responsable handicap. En collaboration avec des associations qui œuvrent pour l’insertion, par exemple, l’entreprise tend la main à des personnes en situation de handicap et éloignées de l’emploi, puis forme en interne les profils recrutés. Plusieurs initiatives de ce genre portent leurs fruits. « Grâce à notre politique, qui met en confiance les collaborateurs, certains se déclarent en situation de handicap invisible », précise Mathilde Blaise.

Mieux, tous les salariés peuvent profiter de certains aménagements instaurés à l’origine en fonction du handicap d’une personne. « En raison d’un problème de santé, l’un de nos collaborateurs avait du mal à rester dans les courants d’air d’un hall d’accueil. Nous avons réagi et tous les hôtes et hôtesses sont satisfaits de ce confort accru. » Même chose pour l’éclairage dans certains locaux, amélioré pour répondre aux besoins d’une personne en situation de handicap et qui, in fine, favorise tout le monde. Un avantage sous forme de QVT, donc.

Nouvelle campagne

La société, qui accompagne un salarié hémiplégique souhaitant participer aux prochains Jeux paralympiques, a par ailleurs lancé une campagne avec pour slogan : « Faites de votre handicap un atout ».

« Il s’agit d’en finir avec le déni ou la surprotection, la ghettoïsation, la victimisation ou la simple bienveillance, relève Mathilde Blaise. Le handicap doit être vécu d’une autre façon, et par tous les collaborateurs d’une organisation. Chacun doit être acteur de l’intégration. Chacun doit oser. » Et évidemment, même si Armonia refuse d’accoler à sa marque employeur l’idée qu’elle est une société « à part » en matière d’intégration des personnes en situation de handicap, lors des entretiens de recrutement, quel que soit le poste et que le candidat soit en situation de handicap ou non, elle met en avant sa politique et sa mission Handisolidaires.

« Nous avons noté un surcroît d’attractivité auprès des candidats dans leur ensemble, se félicite-t-elle. Notre discours est de souligner que tout le monde peut un jour se trouver dans une situation de handicap ou d’aidant et que notre société prend en compte les particularités de chacun. »

Auteur

  • Lys Zohin