logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le point sur

Recrutement : Chez Intelcia, une cinquantaine de contrats signés

Le point sur | publié le : 13.01.2020 | Lucie Tanneau

Le centre d’appels a utilisé le dispositif des emplois francs dès sa mise en place pour bénéficier d’une « diversité supplémentaire » dans le recrutement. La société devrait profiter de la généralisation pour employer des salariés venus de quartiers prioritaires sur d’autres sites.

« On ne recrute pas sur CV, mais pour l’essentiel par le biais des Préparations opérationnelles à l’emploi (POE, dispositif de Pôle emploi pour faciliter le retour à l’emploi). Nous sommes ouverts à tous types de profils, des personnes éloignées de l’emploi : des jeunes, des seniors… Le dispositif des emplois francs nous apporte donc une diversité supplémentaire, sachant que l’on est déjà une entreprise inclusive », indique d’emblée Théophile Cousin, le DRH d’Intelcia, un centre d’appels qui compte 2 000 salariés sur ses sites français et 13 000 collaborateurs au total dans le monde.

Les emplois francs version François Hollande avaient été très peu utilisés par l’entreprise. Ceux lancés par Emmanuel Macron l’an dernier ont en revanche suscité l’adhésion. « Nous avons 15 contrats éligibles sur le site de Charleville-Mézières et 40 autres sur le site de Marseille », détaille Céline Dreuil, responsable emploi et formation du groupe. « On recrute sur les compétences, pas sur les adresses, mais cette discrimination positive offre peut-être davantage de chances à ces personnes de trouver un emploi, car elle nous encourage encore plus dans notre politique inclusive », reconnaît-elle. Surtout, les emplois francs apparaissent aisés à gérer. « Le dispositif est assez simple aujourd’hui, on a connu pire ! », ajoute-t-elle. « Dès lors que l’on a identifié l’éligibilité des candidats, les papiers sont faciles à remplir, cela demande une charge administrative minime, avec principalement la vérification de l’état de présence à compléter à 3, 6, 12 mois ; cela ne rajoute que peu de travail aux services RH », détaille-elle. « À la différence de certains autres dispositifs, le jeu en vaut la chandelle », abonde le DRH, qui l’utilise parmi d’autres dans sa palette de recrutement. « Dans ce cas, le travail des RH et l’administratif restent vraiment raisonnables au vu de l’aide accordée, que nous avons touchée assez rapidement », reconnaît-il.

Une passerelle vers d’autres postes

Intelcia voit donc la généralisation du dispositif en 2020 d’un bon œil puisque jusqu’à présent, ses autres sites, et notamment le site historique de Dreux qui emploie 700 personnes, en étaient écartés. « On démarrera en janvier sur Dreux et la région lyonnaise », anticipe Céline Dreuil. « Nous ne recruterons pas uniquement par ce biais, car nous ne voulons pas que d’autres candidats se sentent exclus, mais nos partenaires, comme la Mission locale et Pôle emploi, se chargent de porter le message. La généralisation est aussi une bonne nouvelle sur ce point : désormais, les candidats ne seront pas obligés d’être inscrits à Pôle emploi pour être éligibles aux emplois francs », précise la responsable formation. Le profil des embauchés via le dispositif reste cependant sensiblement le même que pour les autres : en majorité des jeunes de 28-30 ans, diplômés ou non, avec une expérience dans le secteur ou non. Intelcia, comme la plupart des centres d’appels, connaît un turnover important : la société a recruté 800 personnes cette année pour 500 à 600 départs. « Nous anticipons 800 recrutements en 2020 également », indique Théophile Cousin. Parmi eux, une cinquantaine d’emplois francs. « Nous n’avons pas de chiffres précis à donner, mais la généralisation permettra sans doute d’atteindre le même volume, a minima », répond-il. « D’autant que les emplois francs peuvent être pour ces salariés de belles passerelles », se félicite le DRH. « Nous sommes sur un secteur qui bouge et ces profils, qui connaissent peut-être un frein dû à leur adresse – ou à des raisons d’aptitude ou de compétences – vivront grâce au dispositif une expérience et pourront, après leur passage chez nous, retrouver un emploi ailleurs », encourage-t-il. « On est donc très fier de contribuer au succès de cette mesure. Comme nous sommes sur un marché où les marges sont réduites, cela nous fait du bien aussi », conclut Céline Dreuil.

Auteur

  • Lucie Tanneau