Ployant sous 5 milliards de dollars de dettes, Toys’R’Us, détaillant américain spécialisé dans les jouets depuis 1948, s’est déclarée en faillite en septembre 2017. Un groupe de salariés cherchant à se faire entendre, et surtout, à l’époque, à obtenir un dédommagement pour la perte de leur emploi, s’est finalement retrouvé en première ligne pour redresser l’entreprise. Ils font désormais partie d’un « comité miroir » qui se réunit régulièrement avec la direction pour échanger des idées. De quoi apporter de l’eau au moulin des tenants de la représentation salariale à tous les niveaux, qui estiment que ce dispositif devrait être répliqué un peu partout dans les sociétés américaines. D’autant que l’initiative de Toys’R’Us est dans le droit fil de l’engagement pris l’été dernier par 181 PDG réunis au sein de la Business Round Table, la fédération du patronat américain, de privilégier non seulement les intérêts des actionnaires mais aussi ceux des salariés.

Les candidats à l’investiture démocrate pour la prochaine élection présidentielle ont fait d’une plus importante participation des salariés aux décisions des entreprises leur cheval de bataille. Bernie Sanders a demandé à Walmart, géant de la grande distribution, d’adopter le dispositif. Il a également proposé que les salariés élisent 45 % du comité de direction des grandes entreprises. De son côté, Elizabeth Warren, autre candidate démocrate, a déposé un projet de loi sur le « capitalisme responsable », qui inclurait 40 % des salariés dans les comités de direction.

Toys’R’Us a récemment ouvert, juste avant les fêtes de fin d’année, deux nouveaux magasins de jouets, à Houston et dans le New Jersey, employant chacun une vingtaine de salariés. Et le détaillant compte bien en inaugurer une dizaine en 2020, même si l’enseigne est loin des 800 magasins et des 33 000 collaborateurs d’avant la faillite.