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Augmentations : Des banques toujours peu généreuses

Le point sur | publié le : 06.01.2020 | C. A. E. K.

Si les banques font des efforts en matière de rémunération collective pour calmer les tensions qui se sont exprimées depuis l’an dernier, leurs enveloppes en 2020 vont cependant rester en dessous du marché.

Plus 1,9 % d’augmentation pour le secteur des banques et du crédit en 2020 et 1,8 % pour l’assurance pour 2020, contre plus 2 % pour l’agroalimentaire et 2,3 % pour les produits et biens d’équipement, selon les données de l’Observatoire de la rémunération LHH Altedia. En 2019 déjà, ces deux secteurs se sont aussi distingués par la part très faible des augmentations générales accordées aux cadres. Depuis plusieurs années, les enveloppes d’augmentations se sont réduites en particulier dans la banque de détail, en pleine transformation numérique. Provoquant, fin 2018, un mouvement social inédit dans le secteur, à l’image des grèves qui ont eu lieu chez BNP Paribas.

« Il y avait un trop-plein, avec des conditions de travail qui se dégradent. Si celles-ci ne se sont pas améliorées un an après, les NAO de cette année ont été de meilleure qualité. Même si elle exclut une partie des salariés, il y a eu une mesure générale, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps », souligne un syndicaliste de l’entreprise. BNP Paribas SA (banque de détail et fonctions support), qui a conclu ses NAO avec la signature du SNB et de la CFDT, prévoit pour 2020 une augmentation générale de 0,5 % avec un plancher de 250 euros en dessous de 60 000 euros brut. À laquelle s’ajoutera une prime Macron de 450 euros dès janvier 2020 ainsi qu’une autre prime, elle fiscalisée et socialisée, de 350 euros, pour les rémunérations comprises entre trois smic et 70 000 euros brut.

À la Société générale, un accord a aussi été conclu début décembre, signé par le SNB, la CFDT et la CFTC, la CGT n’étant pas signataire. « Difficile de ne pas accepter l’augmentation de 54 centimes du chèque déjeuner attendue depuis une dizaine d’années », a souligné la CFDT. Regrettant l’absence d’une mesure pérenne, elle approuve tout de même le maintien du salaire lors du congé de paternité, la neutralisation de la part variable pendant le congé maternité et d’adoption, ainsi que l’abondement supplémentaire de l’employeur au plan d’épargne retraite de l’entreprise. La Société générale versera elle aussi, en 2020, une prime Macron entre 400 et 550 euros selon le salaire. Un pis-aller pour la CFDT qui en rappelle le caractère désocialisé.

À la lumière de ces deux négociations, le climat semble donc plus apaisé qu’en 2018, où le mouvement des gilets jaunes avait chauffé les esprits. Les problèmes de pouvoir d’achat qui ont alors été exprimés concernent aussi une partie des salariés dans les banques. « L’essentiel des agences bancaires sont en centre-ville », rappelle Régis Dos Santos, président d’honneur du SNB CFE-CFC. « L’année dernière, les négociations salariales ont été une sorte de soupape par rapport au contexte général. La prime Macron a détendu l’atmosphère », estime Luc Mathieu, secrétaire général de la CFDT Banques Assurances.

Problèmes de fond

Cependant, de multiples problèmes de fond demeurent. « Le nombre de bénéficiaires des garanties salariales individuelles explose ces dernières années », passant d’une centaine à 1 700 en 2018, poursuit le syndicaliste. « Cela montre qu’il y a de plus en plus de personnes qui ne sont pas augmentées du tout, car il n’y a pas d’augmentations générales », souligne Luc Mathieu. « On aimerait que la branche définisse un socle minimal d’augmentation de salaire », insiste de son côté Régis Dos Santos. Une « convention collective unique » dans le secteur de la banque et des assurances permettrait selon lui de redonner un rôle à cet échelon, qui n’a aujourd’hui « plus aucun intérêt ».

Auteur

  • C. A. E. K.