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Les clés

Hauts potentiels : faut-il s’intéresser aux surdoués ?

Les clés | À lire | publié le : 16.12.2019 | Lydie Colders

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Hauts potentiels : faut-il s’intéresser aux surdoués ?

Crédit photo Lydie Colders

Dans ce livre pratique, Sandrine Rampont, dirigeante d’entreprise et intellectuellement précoce, entend sensibiliser les DRH et les managers à l’intérêt de miser sur les cadres surdoués dans leur politique de hauts potentiels. Si le propos laisse sceptique, l’ouvrage vaut le détour pour comprendre la personnalité complexe des « zèbres », brillants mais aussi délicats à gérer.

Bien que la population de cadres surdoués soit très rare en entreprise et qu’ils soient parfois qualifiés « d’ingérables », Sandrine Rampont livre un plaidoyer ambitieux pour développer leur leadership, dans le cadre des politiques RH de hauts potentiels : « Leur puissance intellectuelle, leur intuition et leur sensibilité » seraient précieuses pour « inventer le futur face aux transformations rapides liées à la révolution technologique », soutient-elle. L’idée peut déranger par son côté stigmatisant. Mais, pour les DRH peu familiers du sujet, l’ouvrage concret, illustré par de nombreux témoignages de cadres surdoués, offre un très bon aperçu de leur personnalité complexe, l’auteure invitant à les repérer à partir de leur comportement : extrême rapidité à apprendre, goût poussé pour les challenges, mais aussi difficulté « à expliquer ses idées », besoin « viscéral de tout comprendre » ou d’authenticité qui rend la communication « parfois brutale », comme le dit un DRH. À la lecture, le pari de miser sur ces cadres ultra-brillants, mais aussi vite frustrés ou « qui peuvent mal gérer leurs émotions » apparaît de taille. Mais on y apprend aussi « qu’à force de s’autolimiter » ou de « suradapter », ils seraient aussi très exposés au « bore-out ou au burnout ». Un gâchis, selon l’auteure, car bien accompagnés, ces salariés peuvent « être des explorateurs et des bâtisseurs » utiles à l’entreprise.

Miser sur l’intelligence collective

Elle livre donc des pistes de réflexion très vastes sur l’environnement de travail propice pour fidéliser ces cadres singuliers : culture d’entreprise « privilégiant le sens » et non la norme, intelligence collective, innovation sans trop de pression car, contrairement aux idées reçues, ces cadres surdoués seraient « des superformants angoissés ». Le tout couplé à quelques conseils pour manager un cadre surdoué (être un coach, leur confier « des challenges et de la nouveauté » pour « éviter qu’ils s’ennuient »). Ce tour d’horizon pour développer le leadership de ses cadres avides d’apprendre en permanence apparaît néanmoins très exigeant. Des conditions difficiles à remplir pour nombre d’entreprises…

Auteur

  • Lydie Colders