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Un dispositif clé pour les branches

Le point sur | publié le : 16.12.2019 | G. S. M.

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Un dispositif clé pour les branches

Crédit photo G. S. M.

La POEC est-elle un dispositif important pour l’Opco Akto ?

Elle devient un dispositif clé dans la boîte à outils dont bénéficient les branches et les entreprises. En 2019, nous envisageons de former 18 000 personnes par la POEC sur le périmètre Akto (Opco des services à forte intensité de main-d’œuvre, comme le travail temporaire, le commerce, les transports ou la propreté, NDLR), soit la moitié des POEC réalisées sur tout le territoire. En 2019, l’Opco Akto a obtenu 67 millions d’euros sur les 170 millions d’euros qui devaient financer les projets soumis à Pôle emploi. En 2020, nous visons les 20 000 POEC. C’est clairement un outil de recrutement sur les métiers en tension. Il concerne principalement les premiers niveaux de qualification ou les agents de maîtrise. La POEC permet d’aller au-delà du socle naturel de recrutement mais cela implique d’autres pratiques. Ce dispositif monte en puissance car il est mieux connu des entreprises.

Quels avantages apporte la POEC ?

À la fin d’une POEC, les personnes peuvent accéder à un CQP ou des équivalences qui sont une première étape dans la montée en compétences. Dans la branche du travail temporaire, cela permet, par exemple, de former des personnes à la conduite d’une ligne de production ou de les amener à un premier niveau de qualification pour occuper ensuite un poste d’ajusteur dans l’industrie. C’est un dispositif souple qui peut constituer, soit un premier bloc de compétences dans un parcours de formation qui continuera sous statut salarié en contrat de professionnalisation par exemple, soit un sas d’adaptation aboutissant à un recrutement direct.

Quelle importance revêt le dispositif pour les branches membres de l’Opco Akto ?

La branche du travail temporaire a une volonté forte d’aller vers des certifications ou des formations qualifiantes. Aujourd’hui, 60 % des POEC de la branche conduisent à des formations qualifiantes alors qu’en moyenne, au niveau national, les deux tiers des POEC ont pour aboutissement une adaptation au poste et un tiers une formation qualifiante. La montée en compétences est importante car c’est un passeport pour la sécurisation de l’emploi et cela favorise l’évolution de la rémunération. Au niveau de l’ensemble du périmètre Akto, 70 % des personnes ayant suivi une POEC sont en activité six mois après la fin de leur formation. Pour la seule branche du travail temporaire, le taux est de 82 %. Nous observons aussi une progression du taux de transformation en CDI ou CDI intérimaire sur un horizon de douze mois.

Comment les Opco peuvent-ils favoriser le succès des POEC ?

Tous les Opco vont devoir travailler plus étroitement avec Pôle emploi et les conseils régionaux pour améliorer la complémentarité entre la POEC, la POEI et l’achat de formations issues des pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC). Cela rendra plus simple et plus transparent l’usage des dispositifs pour que les entreprises aient le bon réflexe. En cas de besoin de recrutement, le recours au conseiller Opco doit permettre d’orienter vers la solution adéquate (POEC, POEI, AFPR,…). L’alignement des acteurs au niveau territorial est fondamental pour obtenir une analyse fine des nécessités.

Comment souhaitez-vous voir évoluer le dispositif ?

Pour les métiers techniques, comme dans l’aéronautique ou le nautisme, la durée de 400 heures prévue par la POEC peut être limitante. Il faudrait pouvoir approcher les 500 heures. Dans certains cas, et en lien avec les branches, il serait utile d’avoir un droit d’adaptation sur les durées pour ajuster le temps de formation en fonction des thématiques.

Le volet financement doit-il aussi évoluer ?

Aujourd’hui, la POEC est financée à 90 % par le Plan d’investissement dans les compétences (PIC), les 10 % restant étant fournis par les entreprises qui vont embaucher les personnes formées, les conseils régionaux ou les fonds conventionnels issus des accords de branche. L’appel à projets pour 2020 peut consacrer ce modèle ou le faire évoluer. Si le niveau de financement du PIC passait à 100 %, cela simplifierait le processus tout en évitant de mobiliser des acteurs tiers avec des modalités spécifiques. La simplification plaide pour un financement à 100 %, mais l’enveloppe de l’appel à projets étant limitée, la recherche de fonds complémentaires pourrait s’avérer nécessaire pour satisfaire l’ensemble des besoins exprimés par les entreprises.

Auteur

  • G. S. M.