Durant les trente dernières années, l’externalisation des services généraux, qui regroupe les activités qui ne font pas partie du cœur de métier de l’entreprise (restauration, accueil et standard, gardiennage et sécurité, maintenance, nettoyage des locaux, commande et gestion des fournitures, etc.), s’est massivement développée. La chercheuse Gabrielle Schütz retrace cette genèse dans son article publié dans la Revue française de socio-économie1 en novembre 2019. Au début des années 1980, pour l’essentiel, les services généraux sont réalisés en interne. Ils constituent souvent « un lieu de réaffectation des salariés jugés insuffisamment performants dans leur service ». L’essor de l’externalisation à des sociétés prestataires débute dans les années 90 dans le but de faire des économies de main-d’œuvre. Elle provoque d’importants débats au sein du réseau professionnel des directeurs et responsables des services généraux (DRSG), l’Arseg. À partir des années 2000, « l’externalisation n’est plus débattue mais célébrée ». Elle accompagne une montée en compétences des DRSG devenus aujourd’hui des « directeurs de l’environnement de travail » : diplômes plus élevés, rémunération plus importante, et légitimité plus forte au sein de l’entreprise.