Une évaluation du dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée », lancé en 2016, a été rendue au ministre du Travail le 25 novembre 2019. Dans cette expérimentation, des entreprises à but d’emploi (EBE) embauchent des chômeurs de longue durée pour des activités ne concurrençant pas les entreprises existantes localement. Tout en appelant à sa poursuite, les experts soulignent certains problèmes, notamment le gain sociofiscal plus faible qu’attendu. Au départ, le principe était de subventionner des emplois, mais d’économiser des dépenses d’indemnisation chômage et de protection sociale, tout en récupérant des cotisations sociales. Un rapport de novembre 2018 de l’association ETCLD estimait le gain sociofiscal net à 17 500 euros par demandeur d’emploi embauché. Mais les derniers résultats font état d’un gain d’environ 5 000 euros par personne, soit près de 2,5 fois moindre. En effet, « une part des salariés des EBE étaient en emploi (parfois pour de faibles quotités de travail) », ce qui impliquait le versement de cotisations sociales qui n’ont donc pas été économisées. Par ailleurs, le montant moyen de prestations sociales perçues avant l’embauche était surestimé, sur la base de données déclaratives. La nouvelle estimation a ainsi revu à la baisse les économies réalisées sur ces prestations. Au final, « l’activation des dépenses passives pour les salariés des EBE, au cœur du modèle économique de l’expérimentation, induirait des économies plus faibles qu’anticipées pour la collectivité », mais des économies tout de même.