Les salariés qui changent d’emploi ou de profession ont plus de chance d’améliorer leurs conditions de travail. Selon une étude Dares, publiée le 29 novembre dernier, qui interroge les mêmes actifs en 2013, puis en 2016, 23 % des personnes qui ont connu un changement de trajectoire durant cet intervalle déclarent, en effet, qu’elles ont même fortement progressé, contre 13 % des salariés « stables ». Notamment, le sentiment de reconnaissance et la satisfaction quant à la rémunération sont plus forts pour celles qui ont évolué : 30 % d’entre elles disent être plus satisfaites de leurs salaires qu’en 2013, contre 20 % pour l’ensemble des salariés. Sur les trois ans, plus de la moitié des actifs (55 %) ont ainsi connu un changement notable au cours des douze derniers mois précédant l’enquête de 2016. Parmi eux, 23 % ont changé d’employeur et/ou de profession, soit de façon directe (8 %), soit en passant par la case chômage ou par des emplois courts (6 % ont conservé leur profession et 9 % en ont changé, soit 15 % au total). Par ailleurs, 32 % des salariés sont restés dans le même emploi et la même profession mais ont, néanmoins, subi un bouleversement important, technique ou organisationnel, dans leur environnement de travail. L’enquête indique que pour ces personnes, le risque de dégradation des conditions de travail et de la santé a été plus important : 35 % de celles qui, en 2013, déclaraient travailler dans de mauvaises conditions, ont vu ensuite la situation empirer (45 % en 2016).
L’information et la consultation des salariés réduisent néanmoins quelque peu l’impact négatif du changement organisationnel et ce dernier a même été annulé pour ceux qui ont été associés au changement et ont ainsi pu l’influencer (14 %).
L’étude montre que certains changements dans les pratiques de gestion des ressources humaines ont un effet direct sur les conditions de travail : le fait notamment de supprimer un entretien annuel d’évaluation portant sur des critères précis et mesurables, ou d’introduire des objectifs individuels chiffrés, affecte négativement les conditions de travail. À l’inverse, la mise en place de ce type d’entretien ou la suppression des objectifs chiffrés s’accompagne d’une amélioration significative, tout comme la réalisation d’un document unique d’évaluation des risques professionnels portés à la connaissance des salariés.