La part des salariés syndiqués est passée de 33 % en 1975 à 16 % en 2018 dans les pays de l’OCDE, observe l’organisme international le 18 novembre, qui s’interroge sur l’origine du phénomène. Les experts expliquent souvent cet étiolement par le changement démographique et la désindustrialisation. En effet, les jeunes générations auraient tendance à moins se syndiquer, tout comme les femmes, tandis que les expériences collectives dans l’industrie ont forgé des solidarités qui ont eu tendance à s’éteindre avec les fermetures d’usine et la tertiairisation. Toutefois, les statistiques sur tous ces sujets sont contradictoires. Par exemple, en France, comme aux États-Unis et au Royaume-Uni, « la confiance dans les syndicats est plus élevée chez les jeunes travailleurs que chez les plus âgés », alors que le taux de syndicalisation est plus faible chez les jeunes. Il est ainsi difficile de distinguer l’effet d’époque de l’effet jeunesse. D’autres pistes seraient à explorer : « l’évolution des mentalités des partenaires sociaux », « l’exposition croissante à la concurrence mondiale », ou encore « l’érosion des institutions ».